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Afrique : Des coups d’État pour quoi faire?

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Depuis deux ans, une nouvelle vague de coups d’État traverse l’Afrique de l’Ouest. But, what for? S’il ne s’agit que d’une affaire de pro-Russes contre pro-Francais, alors cela reste très discutable dans la mesure où colonisation égale colonisation. Et l’Afrique dans tout ça ? En plein 2022, nous devons lutter pour l’émancipation et non pour le changement de maître. Depuis deux ans en effet, les batailles font rage mais, la misère progresse. A quoi servent donc ces batailles ?
A l’analyse, on se rend compte que nos putschistes brillent par leur incapacité à apporter la rupture ou le changement de paradigme tant demandé. Ils n’ont pris aucune mesure concrète susceptible de permettre le changement de la nature néo-coloniale de nos États. Cela signifie qu’en dehors de leurs joutes oratoires et autres mises en scène spectaculaires, y-compris à la tribune des Nations Unies, aucune politique publique n’a été adoptée allant dans le sens de la rupture tant attendue. Ils n’ont donc pas mis sur pieds des institutions fortes. Cela signifie que la seule issue qui leur reste est de chercher à s’éterniser au pouvoir en vue de garantir, disent-ils, l’intégrité politique. Cette approche est très discutable.
Par exemple, personne ne s’est attaqué jusqu’ici au (néo) présidentialisme qui mine nos États. Aussi, le droit de propriété n’a pas été réformé. La propriété foncière coutumière n’a été reconnue nulle part. Cela signifie quoi? Cela signifie que si un nouveau régime prenait le pouvoir (démocratiquement ou par force), alors il pourrait remettre aux enchères nos ressources minières et forestières aux forces impérialistes. A quoi aurait donc servi la guerre ? Pourtant, en reconnaissant simplement même par simple Ordonnance la propriété foncière coutumière, l’on résoud au moins 50% des problèmes d’impérialisme, 50% des problèmes de pauvreté à travers l’ouverture de l’accès au système financier, 60% des litiges retrouvés devant nos tribunaux, etc. Mieux, l’on peut toujours par simple Ordonnance réformer les codes de nationalité et de famille dans nos pays pour résoudre au moins 50% des tensions sociales. Si en plein 2022, vous cherchez à savoir qui est citoyen, alors chacun aura sa petite réponse sur le plan politique et même sur le plan juridique. C’est un danger. L’homme et la femme ont-ils le même statut ? L’autochtone et allogène ? Et la diaspora ? Donc, je reste sur ma faim. Je ne parle même pas de la réforme des régimes politiques que l’on n’observe nulle part. Je reste sur ma faim et pense que le cycle des coups d’État n’est pas prêt à s’arrêter parce qu’il manque encore la prise en compte des préoccupations élémentaires de nos populations dans les actions publiques. L’incapacité de nos dirigeants à répondre aux problèmes de pauvreté et de misère. Pour moi, la clé se trouve dans le foncier. Si l’on a l’impression que les gens sont plus libres et prospères en Afrique australe, c’est aussi parce que la question foncière a déjà été résolue dans l’essentiel des pays.
A nous de voir!
Louis-Marie KAKDEU, PhD
LMK

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