La Cour constitutionnelle sud-africaine a condamné le mardi 29 juin 2021, l’ancien président Jacob Zuma à quinze mois de prison pour outrage à la justice, a appris Lebledparle.com des sources médiatiques.
Cette condamnation intervient après son refus de comparaître devant une commission anticorruption, lui ordonnant de se rendre dans « les cinq jours ». Depuis la création, en 2018, de la commission chargée d’enquêter sur la corruption généralisée pendant ses neuf années au pouvoir, M. Zuma, déjà mis en cause par une quarantaine de témoignages, multipliait les manœuvres pour éviter d’avoir à s’expliquer, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence.
Après une énième convocation à laquelle il ne s’est pas présenté, à la fin de février, la commission a réclamé une condamnation à deux ans de prison contre l’ancien chef d’Etat. L’ex-président cette fois-là avait non seulement ignoré la commission, mais aussi une décision rendue en janvier par la cour, l’obligeant à comparaître et le privant du droit à garder le silence.
« Ce genre de réticence et de défi est illégal et sera puni », a déclaré la juge Sisi Khampepe. « Je n’ai pas d’autre choix que d’emprisonner M. Zuma, dans l’espoir que cela envoie un message sans équivoque (…) l’Etat de droit et l’administration de la justice prévalent. » Saisie par une commission anticorruption, la plus haute juridiction a rendu ce verdict « à la majorité de ses membres », a précisé la magistrate.
Jacob Zuma, 79 ans, avait été poussé à la démission en 2018. Il a été remplacé par l’actuel président, Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille.