Dans un contexte africain où les chefs d’État usent de tous les moyens pour demeurer au pouvoir : modification de la constitution, fraude électorale, embastillement des opposants, l’actuel président de la république fédéral du Nigeria a fait prévaloir les valeurs de la démocratie en annonçant qu’il ne briguera pas un troisième mandat en 2023.
Certains avant-gardistes voyaient déjà Muhammadu Buhari présenter sa candidature pour la prochaine élection présidentielle au Nigeria. Face à cette avalanche de spéculations, l’ancien général de l’armée a décidé de clarifier les choses au cours de sa communication de fin d’année le 31 décembre 2019. Ainsi donc, il a dévoilé qu’il quitterait le pouvoir en 2023 et ne prendra donc part au scrutin.
Un attachement aux valeurs démocratiques
S’adressant à ses concitoyens, Muhammadu Buhari a réaffirmé sa croyance aux principes démocratiques. Il ne sera donc pas question de s’éterniser aux pouvoir comme le pronostiquent certains.
« Je me retirerai en 2023 et ne serai pas disponible lors des prochaines élections. Mais je suis déterminé à contribuer au renforcement du processus électoral au Nigeria, et dans toute la région, où plusieurs membres de la CEDEAO se rendent aux urnes cette année », peut– on retenir de sa sortir officielle.
Les présidents africains doivent apprendre de Buhari
Les détracteurs n’auront désormais plus de grain à moudre, car Muhammadu Buhari vient ainsi de désamorcer des spéculations qui durent depuis un moment et qui font état de ce qu’il envisagerait mettre une éternité à la tête de son pays, une véritable mode à travers le continent.
En effet, nombreux sont les présidents africains qui se comporte comme des monarques voir des satrapes. Ils dirigent leurs territoires depuis plusieurs décennies et l’idée de céder la place à un nouvel individu n’effleure aucunement leur esprit. On peut relever en autres les noms suivant : Teodoro Obiang Nguema, en poste depuis 1979, il détient le record absolu de longévité au pouvoir sur le continent. Âgé de 74 ans, le président de la Guinée Équatoriale ne songe guerre à la retraite ; il laisse ses deux fils s’entredéchirer pour sa succession. Au cas illustratif d’Obiang Nguema, il faut greffer celui de Denis Sassou Nguesso et ses 36 années de magistrature suprême, d’Idriss Déby Itno au Tchad, de Paul Kagame au Rwanda et surtout de Paul Biya au Cameroun.
Président à vie ?
Paul Biya est âgé aujourd’hui de plus de 86 ans, en poste depuis novembre 1982 à la suite de la démission d’Ahamadou Ahidjo, il affiche 38 années d’expérience et poursuit sereinement son 7e mandat. À la différence de son homologue nigérian, le natif de Mvomeka’a bafoue allègrement le principe d’alternance au pouvoir si cher à la démocratie. En 2008, souhaitant durer au pouvoir à tout prix et à tous les prix, Biya modifie la constitution pour se permettre d’être éligible autant de fois possible. Cette décision avait provoqué l’ire des populations qui sont descendus dans les rues pour manifester. Le mouvement avait été appelé les émeutes de la faim.
Plus d’une décennie après, le climat sociopolitique camerounais s’est davantage détérioré avec la crise sécuritaire qui sévit dans les régions anglophones. Si le voisin nigérian n’est pas le meilleur élève en matière de sécurité, la politique de l’alternance qui y a élu domicile et peu certainement inspirer d’autres états.