« J’ai refusé de percevoir un salaire à la Caf pour la simple raison que cela ne respecte pas la règle de bonne gouvernance », a déclaré Ahmad Ahmad à BBC Sport.
Une sortie dont l’entre-ligne pourrait souligner les pratiques de l’administration Issa Hayatou, auquel il a appartenu puis succédé en mars dernier. Aussi, a-t-il réitéré son désir d’actionner une réforme qui dévoilera « les salaires de tous les employés de la Caf, des administrateurs du comité exécutif et du président ».
Au-delà du traitement financier des fonctionnaires de la Caf, Ahmad entend opérer également une réforme en vue d’une séparation des pouvoirs, pour éviter le conflit d’intérêts sur certains dossiers, dont la désignation des pays hôtes des compétitions continentales et surtout l’attribution des marchés de la Caf. « Je suis désolé de vous dire que lorsque je faisais partie du Comité exécutif, il n’y avait pas de séparation des pouvoirs – l’organe judiciaire, l’exécutif et le congrès. Nous devons respecter l’indépendance de chaque organe. Il y a une grande tendance à monopoliser le pouvoir au sein du comité exécutif. Il faut que cela soit revu et réformé avec de nouveaux statuts afin que chacun puisse se concentrer sur ses tâches », a clairement indiqué le patron du football africain.
Le Malgache a exprimé son inquiétude concernant l’organisation de la CAN qui, pour lui, est de plus en plus éclipsé par le CHAN. Une bonne transition pour glisser sur le terrain de la question de la périodicité de la compétition phare du continent, contestée par les écuries européennes. Le prétexte de sa bienveillance au sujet des footballeurs africains tiraillés entre le désir d’y participer et la menace de leurs employeurs, fut tout trouvé. « Nous devons tenir compte de leur situation. Nous devons veiller à ce que la CAN ne détruise pas leur carrière », a-t-il martelé. Au cours d’un symposium qu’il prévoit avec toutes les composantes du continent, « nous allons passer en revue tout cela, et nous allons prendre une décision qui convient à tout le monde pour que cette compétition soit valorisée à nouveau et attire plus de ressources et un plus grand public en Afrique ».