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Aimé Bonny au Doyen de la Faculté de médecine : « mes rares participations aux jurys de thèses demeurent sans rémunération depuis des années »

Le Docteur Aime BONNY, Enseignant à la faculté de médecine de Douala, a reçu une demande d’explication de son Doyen à la suite des révélations faites sur les antennes d‘Equinoxe TV relatives au niveau réel des étudiants en médecine. Voici sa réponse:

Aime Bonny

𝗥𝗘́𝗣𝗢𝗡𝗦𝗘 𝗔 𝗨𝗡𝗘 𝗗𝗘𝗠𝗔𝗡𝗗𝗘 𝗗’𝗘𝗫𝗣𝗟𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡

Monsieur le Doyen

J’ai bien reçu votre demande d’explication datée du 30 janvier 2023, qui m’interpelle par rapport à mon passage dans l’émission 𝐋𝐀 𝐕𝐄́𝐑𝐈𝐓𝐄́ 𝐄𝐍 𝐅𝐀𝐂𝐄 du média 𝐄́𝐐𝐔𝐈𝐍𝐎𝐗𝐄 𝐓𝐕 du 22/01/2023.

Vous m’y accusez des griefs suivants :

1- violation du droit de réserve de tout fonctionnaire,

2- Violation de l’éthique et de la déontologie universitaire,

3- Diffamation et calomnie à l’endroit de la FMSP,

4- Appel au soulèvement et à la révolte des étudiants,

5- Propagation de fausses nouvelles et de désinformation tendant à discréditer la formation de notre faculté.

Monsieur le Doyen, toutes ces accusations sont non-fondées et donc fallacieuses.

La notion de  » 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐫𝐯𝐞  » ne saurait être un  » 𝐝𝐞𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐢𝐭𝐞́ « . Vous savez pertinemment que le taux de participation aux cours dans la faculté que vous dirigez est de moins de 20% monsieur le Doyen. Vous le savez et n’avez jamais rien fait pour inverser la courbe. De nombreuses alertes et plaintes des enseignants dans les foras de la faculté attestent de votre inaction. J’ai versé de nombreuses preuves imagées dans ma page Facebook que vous visitez chaque jour, sans aucun démenti de votre part.

Monsieur le Doyen se taire sur cette question de baisse de niveau général de nos étudiants (dixit le Pr Jean BAHEBECK) n’est rien d’autre que se rendre 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐮𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧𝐚𝐢𝐬𝐞𝐬.

Vous savez pertinemment monsieur le Doyen que les enseignements théoriques sous forme de cours magistraux font parti du programme obligatoire d’apprentissage. Votre posture me semble donc inappropriée et inacceptable monsieur le Doyen.

Vous prétendez que constater le faible niveau de nos étudiants, en grande partie à cause d’un système d’enseignement défaillant, c’est diffamer l’institution et inciter les étudiants à la révolte. Ceci n’est pas sérieux monsieur le Doyen.

Parlez de la mafia des thèses qui est une réalité est un acte républicain monsieur le Doyen. Je vous mets au défi d’apporter la preuve du contraire. L’année dernière vous avez eu combien de présidence de jury et combien de thèses à rapporter car directeur de thèses, en flagrant délit de non-respect de la circulaire du Ministre de l’enseignement supérieur ?

C’est devant moi, dans votre bureau il y a deux ans que vous avez remis l’enveloppe du paiement des primes de participation aux jurys à un Recteur venu de Yaoundé. Séance tenante, à la fin de son séjour à Douala il a empoché son magot. Je suis toujours en attente de mon dû, je pari que plusieurs enseignants ont également des arriérés de paiement des primes.

Je vous rappelle, monsieur le Doyen, que mes rares participations aux jurys de thèses demeurent sans rémunération depuis des années. Pourtant, certains sont payés dans un budget qui est soldé chaque année. Ne s’agit-il pas d’une mafia ?

Nier l’évidence est une posture intolérable monsieur le Doyen. Je suppose que les mêmes chefs d’accusations sont entrain d’être servi au Pr Jean BAHEBECK a l’université de Yaoundé. En effet, cet imminent Professeur a fait exactement le même diagnostic que moi. 𝐏𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞̀𝐠𝐮𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐫𝐞́𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞.

Oui nous sommes dans un monde universitaire qui interdit la pensée libre pour ne pas dire la libre pensée. J’en ai fait l’expérience du temps de votre prédécesseur par une interdiction d’accès au campus et une suspension définitive des enseignements, ce pour avoir dénoncé des dysfonctionnements de sa gouvernance. Ces abus de pouvoir qui sont les prérogatives respectives du Recteur de l’université et du Président de la République sont en cours d’instruction en justice avec mandat d’amener pendant.

Pour approfondir :   Cameroun : La décision du Pr Adolphe Minkoa She de supprimer le doctorat de l’IRIC lui vaut les flèches

Monsieur le Doyen, soyez républicain et constater l’échec d’une gouvernance dépassée. Le taux abyssal d’absentéisme des étudiants s’explique en grande partie par une inadéquation entre emplois du temps (stage hospitalier le matin et cours l’après-midi) et les lieux géographiques des hôpitaux d’application par rapport à la faculté excentrée à PK17.

L’état de la route menant à la faculté est un autre facteur de découragement non seulement pour les étudiants mais également pour les enseignants qui accusent des arriérés de paiement des primes servant d’argent de carburant.

Monsieur le Doyen, votre accusation  » 𝐝’𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐯𝐨𝐥𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐥𝐞̀𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐮𝐝𝐢𝐚𝐧𝐭𝐬  » est une menace à peine voilée de plainte pénale pour 𝐡𝐨𝐬𝐭𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. Je la prends très au sérieux, tout en exprimant mon indignation.

Tout en espérant être encore dans un pays de droit, je vous prie d’accepter mon sentiment le plus indigné.

Très respectueusement.

Doc BONNY Aimé

 


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