Parmi les personnalités de marque à cet anniversaire a figuré le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce qui fait dit au journaliste Alex Gustave Azebazé que le Sgpr marque des pionts en plus sur ses challengeurs politiques dans la bataille de la succession de Paul Biya au sein du parti au pouvoir.
« Après le palais des sports en journée où il a été carrément mis en scène par les organisateurs – « des jeunes du Rdpc » dit-on -, le SGPRC Ferdinand Ngoh Ngoh a pris la route de Mvomeka’a où la famille présidentielle célébrait en soirée les 90 ans du chef. En opérant ainsi, celui qui ne manque aucune carte postale le sortant du cabinet pour la lumière, élargit à la fois son territoire qu’il marque son avantage sur tous les autres aspirants à un rôle de premier plan pour l’après-Biya. À Mvomeka’a où l’on peut imaginer que c’est d’abord les intimes de la famille présidentielle à défaut de ceux exclusivement du couple présidentiel – d’où la présence de Franck Biya que couve le DCC Samuel Mvondo Ayolo – , M. Ngoh Ngoh a aussi passé un message implicite à l’opinion. Notamment ceux qui le soupçonnent depuis d’abuser de la délégation permanente de signature pour jouer les présidents sans mandat populaire : « eh bien voyez: le président est bien là et c’est lui qui m’instruit chaque fois que je l’écris ». Une manière d’affirmer une sorte de loyauté publique et une proximité claire en ces temps très troubles dans le proche entourage du chef de l’État. Lequel entourage est marqué par divers scandales dont le plus tonitruant dans l’actualité est l’affaire hors normes de l’assassinat du journaliste MartinezZogo qui, malgré la forte émotion et les bruits de l’enquête, tarde déjà un peu trop à révéler ses responsables. Et pas seulement : les éventuelles implications politiques », écrit-il.
An 90 : sous fond de batailles des clans pour l’après Biya!
L’essentiel de ces images est issu de la page facebook de la CRTV, médias à capitaux publics. Autrement dit, peu de doute qu’elle ait fait le choix de ne pas diffuser celles montrant certains membres du gouvernement pourtant presents à cette cérémonie du Palais des sports de Warda à l’occasion du 90ème anniversaire du président de la république Paul Biya. Évidemment pour la 2e fois consécutive en ces mêmes lieux, en l’absence du concerné, qui aura choisi comme à son habitude de le faire en privé, et selon une vidéo apparue sur les reseaux sociaux ce matin, dans sa résidence de Mvomekaa, son village natal.
Trois choses y retiennent mon attention. La première c’est le siège du ministre d’État secrétaire général de la présidence de la république Ferdinand Ngoh Ngoh. Il est différent de celui tous les autres ministres y compris celui de son collègue de rang, le ministre d’État ministre de l’enseignement Jacques Fame Ndongo, par ailleurs membre du bureau politique du Rdpc et secrétaire national à la communication. De même que celui de Gregoire Owona, ministre du travail et de la prévoyance sociale et Secretaire général adjoint du parti au pouvoir. On y voit ainsi présents les ministres chargés de missions à la présidence Philippe Mbarga Mboa et Benoît Ndong Souhmet; la ministres déléguée à la présidence Rose Mba Achamofor (Consupe); les ministres Issa Tchiroma Bakary de l’emploi et la formation professionnelle; Jules Ndoret Ndongo de l’environnement; Narcisse Mouelle Kombi du sports et l’éducation physique; Pierre Ismail Bidoung Mkpatt des arts et culture; Serge Etoundi Ngoa de Education de base; Celestine Ketcha Courtes du développement urbain et urbanisme; George Obam Elanga de la Decentralisation et développement local; Mounouna Foutsou de la jeunesse et l’éducation civique. Ainsi que le directeur général de la CRTV Charles Pytagore Ndongo et le conseiller à la communication à la présidence George Ewane, entre autres.
Deuxièmement on note l’absence du Premier ministre Joseph Dion Ngute – ce qui peut se comprendre la manifestation étant manifestement présidée par le Sgprc, un membre du gouvernement ne relevant pas de son autorité. Et surtout des deux ministres d’État parmi les plus anciens du gouvernement (Maigari Bello Bouba du tourisme et des loisirs et Laurent Esso de la justice, garde des sceaux); des ministres titulaires de postes dits de souveraineté (Joseph Beti Assomo pourtant délégué à la présidence chargé de la défense; Paul Atanga Nji en charge de l’administration territoriale, Lejeune Mbella Mbella en charge des relations extérieures; René Sadi de la Communication); des poids lourds du gouvernement tels Louis Paul Motaze des finances et du budget; Alamine Ousmane Mey de l’économie et du plan; Nganou Djoumessi des Travaux publics; Madeleine Tchuinte de la recherche et de l’innovation; Magloire Mbarga Atangana du Commerce; Henri Eyebe Ayissi des domaines; Nalova Lyonga des enseignements secondaires; Joseph Anderson Le de la fonction publique et la réforme administrative ; Gaston Eloundou de l’énergie; Marie Thérèse Abena Ondoa de la condition féminine; Manaouda Malachie de la Santé publique; Helle Pierre de la faune et des forêts ; Joseph Ngalle Bibehe des transports. D’autres membres du gouvernement tels Minette Libom Likeng des P et T; Mbairobe en charge de l’agriculture et du développement rural; Pauline Nguene des affaires sociales; etc.
La 3e constante est l’absence des hauts responsables en charge de la sécurité intérieure que sont le Dgsn Mbarga de la sûreté nationale et Gallax Etoga de la gendarmerie nationale, etc.
Sous réserve d’explications circonstanciées des organisateurs de cette cérémonie tenue en plein jour ouvrable pour un événement privé de la vie du président Biya, les cartes postales ainsi ventilées par la CRTV, au vu du contexte politique ambiant au sein du sérail, peuvent renseigner même modestement, sur les lignes de fractures recoupant les lignes de fractures encore appelés clans en ces temps où tant d’analystes politiques parlent d’une guerre des clans. Et au moins 3 apparaissent ainsi sourdement. Qui empruntent aux positions des principaux responsables de la présidence de la république (Sgprc), des services du PM (Premier ministre) ainsi que des plus anciens et politiques du renouveau (Esso et Sadi).
De sorte que la présence de Gregoire Owona et Fame Ndongo ne peuvent que modérément relativiser cette analyse. Ces deux-là dont un s’est occupé des relations avec les assemblées ont l’habitude d’être présents partout où il y a un besoin de propagande du renouveau.
Le plus surprenant c’est l’absence des ministres en place seulement depuis le début du gouvernement Dion Ngute I mis en place le 4 janvier 2019 soit il y a seulement 3 ans. Leur absence est-elle l’expression d’une manière de loyauté au premier ministre Dion Ngute? Voire. De même que celle de tous ces ministres délégués et autres secrétaires d’État (finances, justice, économie, relations extérieures, etc). Se sont-ils montrés solidaires de leur hiérarchie clairement absente? Manifestement. Quant aux responsables du cabinet civil, peut-être d’autres images viendront-elles assurer qu’en toute logique, ils étaient plutôt à Mvomekaa. Sauf que depuis quelque temps déjà, il est difficile de trouver une logique dans ce qui se fait au sommet de l’État. La preuve? Cette cérémonie finalement peu courue par les membres du gouvernement Biya-Dion Ngute et les hiérarques du Rdpc (membres du secrétariat général du Comité central, Bureau politique et comité central).
Alex Gustave Azebaze