Inacceptable, Mme le sous-préfet de Kribi II
Le journaliste n’est pas d’accord avec la décision de l’autorité sous-préfectorale de Kribi II et invite les démocrates à s’insurger de l’intrusion de l’autorité sur les affaires internes d’un parti politique.
« Madame le sous-préfet, les dissensions internes font partie de la vie de toute organisation active. Ce que vous commencez là, est extrêmement dangereux pour la paix et la tranquillité dans ce pays. D’autant qu’il y a moins d’un mois, il s’est bel et bien tenu à Yaoundé le congrès du SDF malgré les dissensions internes marquées par plusieurs procédures en instance devant les juridictions nationales. À qui veut-on faire croire qu’il suffit qu’un militant saisisse l’autorité administrative voire la justice d’une requête pour que les activités statutaires classiques du parti dont il est membre soient mises sous le boisseau? Non et non. Cette affaire ne concerne pas que Cabral Libii et ses supporters. En cette année veille des échéances électorales de 2025 (municipales, législatives et présidentielle) c’est intriguant. Ça doit inquiéter tous les démocrates voire tous les partisans de l’État de droit. On ne peut pas accepter que l’administration s’érige de fait en juge des différends, réels ou supposés, entre membres ou militants de partis politiques. Qui pis, ont saisi la justice qui, en attendant qu’elle vide son instance, ne peut et ne doit être d’aucune justification d’une violation des droits fondamentaux des délégués du PCRN à se réunir où ils le souhaitent tant qu’il n’y a pas une décision juridictionnelle les en privant », écrit l’éditorialiste indépendant sur Facebook, le vendredi 24 novembre 2023.
L’Avocat Akere Muna est monté au créneau pour dénoncer l’acte d’interdiction de madame le Sous-préfet de Kribi II.
Cameroun: L’équation à mille inconnus de l’affaire PCRN
Par quelque bout qu’on la prenne, je ne serai pas surpris que l’affaire du congrès interdit du PCRN à Kribi, en raison de prétendues dissensions internes, ait un lien avec les manœuvres ayant cours à l’intérieur du groupe autour du Rdpc, parti administratif au pouvoir. Un indicateur frappant : la décision du sous-préfet de Kribi de rapporter le récépissé de déclaration du 1er congrès ordinaire du parti camerounais pour la réconciliation nationale est intervenue quelques jours après la violente charge portée contre Franck Biya par le secrétaire national à la communication de ce parti. C’était lors de l’édition de Club d’élites sur Vision 4 du dimanche 6 novembre 2023, le jour anniversaire des 42 ans de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême camerounaise.
Rappel: à 6000 kms de là, à Nice en France, le fils Biya à qui certains milieux prêtent l’ambition de succéder à son père, faisait son coming out. Le repositionnement de Franck Biya au sein du Rdpc, qui signifie qu’il n’exercerait aucune ambition supposée en dehors du parti fondé et dirigé par son père mais dont les spin-doctors essaient désormais de le présenter, à la différence des barons quinquagénaires impatients du régime, comme représentant la frange jeune et moderne, entrerait en concurrence avec le positionnement de Cabral Libii, et dans une certaine mesure, celle prêtée à Samuel Eto’o qui lui-même a multiplié des signes de rapprochement avec l’appareil partisan de M. Biya. Du moins depuis les polémiques sur sa gestion de la Fecafoot.
Dans ce contexte, abattre ou affaiblir Cabral Libii à la tête du PCRN et ainsi pousser certains de ses jeunes supporters qui ont toujours misé sur un positionnement modéré vis-à-vis de l’appareil gouvernant, au contraire de ceux, par exemple, du MRC, réputés extrêmement anti-Biya, peut servir cet objectif là. Ainsi, dans le doute sur la capacité de leur leader à affronter frontalement le régime au pouvoir, ils pourraient basculer derrière les mouvements en soutien à Franck Biya.
Les prochains mois pourraient être palpitants dans les cercles qui ont toujours misé sur un changement tout en douceur.
AGA