Alors que ce matin les deux premiers cas de coronavirus pris en charge ont retrouvé la santé, la Ministre de la santé vient d’annoncer 5 nouveaux cas à Yaoundé, mettant ainsi à 10 cas au total recensés sur le territoire camerounais. Dans une tribune publiée sur son mur Facebook, le mardi 17 mars 2020, madame Alice Sadio, ex-présidente de l’AFP pense qu’il est temps que nous affirmons notre liberté scientifique sur le plan médical.
La politicienne se dit être opposée à l’unilatéralisme de la science. « En clair, je suis opposée à l’unilatéralisme en matière de sciences. Il est temps que sur le plan médical, nos chercheurs s’imposent en usant d’une indépendance d’esprit rationnelle qui est d’ailleurs la condition principielle de toute innovation scientifique », pense Alice Sadio.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
Chers concitoyens,
À PROPOS DU COVID19 :
J’ai été mal comprise à propos de mon post ci-dessous traitant de la question qui taraude les esprits sur le pourquoi du très peu de cas de covid19 sur le continent africain lorsqu’on sait le flux des échanges entre la Chine, l’Europe et l’Afrique. Ceux qui s’y interrogent ne sont quand-même pas fous. Sauf que nous-mêmes semblons préoccupés par le menufretin tel que le chan, entre autres…
LE FOND DE MA PENSÉE EN QUELQUES POINTS :
1- A propos de la résilience ou non des africains face au virus, qui serait d’après certains due au climat chaud, à la génétique, ou au mode de vie alimentaire, etc. JE N’AI PAS ÉTÉ AFFIRMATIVE.
J’ai plutôt exhorté nos scientifiques locaux à s’y pencher car nous voulons entendre ce qu’il en est de leurs bouches. C’est aussi une question d’indépendance scientifique.
2- LA DÉMARCHE INTELLECTUELLE SE VEUT DÉMONSTRATIVE ET NON AFFIRMATIVE. D’où la nécessité de ne négliger aucune thèse mais plutôt de passer toutes les hypothèses au crible de la raison discursive.
3- LE CARTÉSIANISME APPELLE CELA LE DOUTE MÉTHODIQUE. C’est la condition de base en matière de recherche de la vérité scientifique, loin des a priori, des idées reçues et des avis empiriques.
4- Je m’insurge contre l’idée qui voudrait que nous n’ayons pas de scientifiques valables du tout. Car le dire reviendrait à affirmer sciemment ou inconsciemment que le nègre est un sous-homme.
5- D’où je demande À NOS SCIENTIFIQUES AFRICAINS ET HOMMES PUBLICS de se prononcer sur la question plutôt que de rabâcher les thèses occidentales ou pire, de l’homme de la rue.
Car, cela pourrait non seulement nous être préjudiciable demain, mais pire, nous faire passer à côté d’une opportunité de découverte scientifique révolutionnaire en Afrique et par les Africains. Qui sait ?
En clair, je suis opposée à l’unilatéralisme en matière de sciences. Il est temps que sur le plan médical, nos chercheurs s’imposent en usant d’une indépendance d’esprit rationnelle qui est d’ailleurs la condition principielle de toute innovation scientifique.
Mais en attendant l’éveil, le mot d’ordre c’est la prudence.
Patriotiquement !
Alice Sadio