Tout comme le PCRN, le PURS, le RDPC, l’UNDP, l’UPC, le Manidem qui a pris part aux élections régionales du dimanche 06 décembre 2020 fait le bilan de sa participation.
Dans une déclaration du bureau politique rendue public le 11 décembre 2020, le parti dirigé par Anicet Ekane regrette que les formations politiques de l’opposition n’aient pas su saisir cette occasion pour faire avancer la démocratisation du Cameroun.
Le parti fait aussi le constat selon lequel, le pays est pris en otage par les aujoulatistes, qui sont au pouvoir et dans l’opposition. Et il pense qu’il faut agir pour que le drame camerounais cesse.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la déclaration.
UN PETIT PAS, MAIS UN PAS SÛR.
Déclaration du bureau politique du Manidem.
Le Manidem a déclaré le 8 septembre 2020 qu’il « participera, d’une manière ou d’une autre », aux élections régionales qui se sont tenues ce 6 décembre 2020.
Fidèle à notre démarche d’ouverture et d’aiguillon, nous avons effectivement discuté avec diverses formations de la meilleure manière de profiter de cette occasion pour faire avancer la démocratisation par une meilleure répartition des centres de pouvoir.
Malheureusement, ces démarches n’ont pas atteint les buts espérés.
Cela est regrettable mais ne nous empêche pas de continuer sur une lancée qui a déjà fait ses preuves à travers l’histoire.
Le Manidem réaffirme donc qu’au Kamerun, le régime néocolonial Unc-Rdpc continue de régner en maître. A cause de sa mauvaise politique depuis plus de 60 ans, le pays a été fragmenté en zones ou bantoustans ethniques. Ce qui favorise le maintien du statu quo.
La scène politique est dominée par deux camps aujoulatistes, un dans l’opposition, un autre au pouvoir, qui se mènent une bataille féroce afin de mériter le soutien de leurs amis et maîtres occidentaux.
Nombre de conseillers municipaux de partis de cette opposition aujoulatiste l’ont clairement démontré à nouveau au cours de cette élection.
Ils ont voté pour le RDPC. D’autres élus du RDPC on fait le contraire.
Ce qui indique qu’au-delà de tout, les aujoulatistes s’entendent toujours à la fin.
Il s’agit donc désormais de pousser tous les acteurs, partis au pouvoir, partis de l’opposition issus des milieux du pouvoir, et opposition patriotique, à mieux considérer l’essentiel.
Ce ne peut-être qu’un pas, comme hier avec les lois sur les libertés qui ont permis de desserer l’étau de la dictature sur le cou des Kamerunais, mais c’est avec plusieurs pas que l’on finit par atteindre le sommet.
Pour nous, l’essentiel est d’agir pour mettre fin au long drame de notre pays en commençant par la crise anglophone qui avec l’élection présidentielle de 2018, est venue raviver un face à face dangereux pour le pays.
Ce qui en même temps amenuise les chances d’un changement de système.
Il s’agit aussi de réduire le fossé entre Kamerunais. Tant l’insolence de la richesse des grands continue d’insulter la misère de la plupart des Kamerunais, surtout les plus démunis.
Le Manidem appelle donc tous ces acteurs à s’entendre pour le bien du Kamerun et pas seulement de quelques-uns.
À tous les nouveaux conseillers régionaux, à tous ceux qui occupent les fonctions électives ou exécutives, à toute Kamerunaise et tout Kamerunais soucieux de justice et de paix, notre proposition est de réunir nos compatriotes à partir de la base communale pour progressivement changer la situation générale.
Notre proposition vise à préparer l’organisation du pays en quatre régions économiquement viables et culturellement homogènes.
Le Manidem dit ce qu’il fait , et fait ce qu’il dit.
Douala 11 décembre 2020
Pour le bureau politique
Le Président
Anicet Ekane