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Anne Féconde Noah : C’est limité de dire que « l’Eglise et la politique ne se mélangent pas »

Dans une récente déclaration, la première Vice-présidente du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et porte-parole de Cabral Libii répond aux pourfendeurs des évêques qui ont récemment pris publiquement la parole au sujet de la « situation chaotique du pays »

Anne Féconde Noah
Anne Féconde Noah - DR

A l’adresse des défenseurs du régime Biya, qui ont cru justifié le fait que l’église ne se mêle pas de la politique, suite aux récentes déclarations de certains évêques de l’Eglise catholique qui ont appelé Paul Biya à prendre sa retraite politique en 2025, Anne Féconde Noah, démontre qu’il existe au moins trois limites à cette « dérision ».

Lire ci-dessous sa déclaration :

« L’église et la politique ne se mélangent pas».

Cette décision plutôt récente des communicants du parti au pouvoir présente entre autres 3 limites:

1- D’un point de vue religieux

Le Président de la République souvent décrit comme un homme de foi, est un chrétien catholique assumé. On l’a souvent vu recevoir des impsositions de main dans une posture d’humilité chrétienne ( à genoux).

Si la fonction Présidentielle se distingue de la personne du P R C, il y a lieu de retenir que le Président de la République assume respectablement son statut de Chrétien catholique. Ces prêtres qui prennent la aroma dans l’espace public médiatique, et ont à redire sur sa gestion du pays, sont ses pasteurs, sa hiérarchie spirituelle ou religieuse.

2- D’un point de vue sociopolitique

Réagissant à la menace de M Le MINAT contre les églises de réveil, le Président National Cabral LIBII a rappelé la mission sociale que l’église exerce au sein d’une population en proie à plusieurs mots. L’espoir que suscite la foi de ceux-là qui s’engagent sur cette voie, efface le désespoir de plusieurs,limitant pour eux des désastres causés par le désespoir ambiant.

Par ailleurs, Il y a lieu de noter la contribution de l’église dans la politique gouvernementale d’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux protections diverses en faveur des personnes vulnérables. C’est ainsi que l’on pourrait dénombrer si on se mettait en compter plusieurs écoles, hôpitaux, refuges, appartenant à des confessions religieuses.

Comment peut-on légitimement exclure l’église qui de moults manières, participe à l’amélioration des conditions de vie des populations,du débat politique ; alors même que dans sa quête originelle, la politique œuvre pour améliorer la gestion de la cité?

3-D’un point de vie diplomatique

L’église catholique en particulier,c’est le VATICAN. Ce denier est un Etat, c’est d’ailleurs dans le cadre de cette dimension diplomatique que le Nonce apostolique présente ses lettres de créance au Chef de l’Etat.

Si les différends partenaires diplomatiques du Cameroun,s’autorisent des opinions sur la gestion de nos affaires internes, sans que cela soit spécifiquement un problème, pourquoi pas l’église catholique?

D’ailleurs, faudrait-il rajouter un quatrième point rappelant que les chrétiens sont des citoyens jouissant de leurs droits et devoirs civiques?

S’il est vrai qu’en République, l’on est en droit de débattre librement des opinions des uns et des autres y compris de celles des prêtes, tenter de leur dénier la légitimité de s’exprimer sur des sujets éminemment politiques n’est pas pertinent.

Il faudrait plutôt discuter du fond, en apportant des arguments contraires, aux leurs… Une entreprise plutôt périlleuse non ? » .

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