Alors que l’église catholique du Cameroun, à travers par une série de déclarations « intempestives » de plusieurs évêques, essaye de pousser Paul Biya vers la sortie au plus tard en 2025, Valère Bessala, leader du Parti Jouvence, remet en cause, la sincérité des positions de ces prélats face à la mal gouvernance et à une éventuelle candidature de Paul Biya pour les élections de cette année qui commence. Pour l’homme politique, ces hommes de Dieu font juste du tapage. « Leur buzz ne survivra pas au mois de janvier », croit-il savoir.
Lire ci-dessous la sortie de Valère Bessala :
Les évêques du poncepilatisme (certains du moins) ne peuvent que réjouir les intelligences en situation de raccourcis idéels. Ces évêques n’ont-ils pas les Camerounais devant eux tous les dimanches ? Ces évêques sont-ils plus préoccupés par la gestion de la destinée des Camerounais que par les quêtes de construction des cathédrales, des presbytères, des grottes mariales ? Comment ces évêques qui maîtrisent plus la géographie du ciel que le code routier pour circuler au cœur de la république, se découvrent de façon spontanée comme citoyens de la terre ?
Comment ces évêques à genoux devant le pouvoir romain, oui, comment des évêques qui écoutent plus Rome que les jeunesses de Makea, de Mandjack, de l’avenue Kennedy ou du carrefour Ndokotti, peuvent-ils être des créateurs d’un Cameroun nouveau ? Ce régime que ces évêques (certains) pestifèrent aujourd’hui, est celui-là qui se fait bienfaiteur de l’église. Ce sont les hauts cadres de ce pays qui assurent le contrôle des conseils des affaires économiques comme le conseil pastoral paroissial dans nos diocèses. Les évêques ont créé un huitième sacrément : les enterrements des riches, les boss du régime. Combien d’évêques se déplacent pour assurer l’enterrement d’un catéchiste ou d’un pauvre anonyme du village ?
L’église catholique romaine est responsable de la dérive des espérances en Afrique. Jean Marc ELA, Engelbert Mveng, Meinrad Hebga, Fabien Eboussi Boulaga ont été massacrés avec la complicité de ces hommes, de ces évêques au pouvoir de droit divin. Ces évêques sont-ils des modèles du pouvoir décentralisé? Ces évêques n’ont-ils pas réduit les prêtres en véritables prolétaires aux autels ? Le mutisme n’est-il pas la valeur exaltée dans l’église si l’on veut voir son pain quotidien assuré ? Jean Marc Ela n’avait-il pas imaginé une église sans prêtre mais, réunie autour de la Parole ?
Ne faut-il pas décléricaliser la mot de l’homme ? Quel message ces évêques ont délivré à partir de leurs ambons afin de créer le citoyen ? Les mouvements tels que les Ekoan Maria, le renouveau charismatique, la légion de Marie et des choses de ce genre, travaillent-ils à rendre les Camerounais politiquement responsables? Pourquoi aller à RFI quand les diocèses disposent de nombreux moyens de communication qu’ils n’ont jamais utilisés pour propager l’idée d’un Cameroun nouveau ?
Nous avons à faire ici à des évêques du buzz qui ne sont pas différents des Coco Emilia, Nathalie Koah, c’est-à-dire des influenceurs sans influence. Leur buzz ne survivra pas au mois de janvier. La préoccupation d’acheter les terrains pour construire des églises, les presbytères, régnera dans leur cathèdre, il faudra faire des quêtes. Comment des gens qui fonctionnent et respirent le droit divin peuvent-ils être des objecteurs de conscience en République ? Quel est le lien entre le droit canonique et le droit constitutionnel ? La démocratie est la déconstruction du pouvoir de droit divin. Le citoyen a remplacé le monseigneur.
Par ailleurs, ces hommes à l’élection divine et donc le pouvoir est de droit divin et par là absolu, peuvent-ils être des régents de l’ordre républicain ? Relayer de tels messages de quelques évêques populistes sans devenir populaires, est l’expression d’une anorexie intellectuelle avérée, celle-ci se lie désormais aux effets de buzz et de là, pensent que quelque chose est arrivé au monde quand rien n’est à l’effectif. Le Phénomène de mode n’est pas le phénomène du monde.