Le Camerounais, enseignant à l’Université de l’État libre (Afrique du Sud), vient d’entrer dans le top 100 des meilleurs mathématiciens dont les travaux sont les plus cités dans le monde.
Avec un indice h de 53 sur Google Scholar, Abdon Atangana inscrit donc son nom dans la prestigieuse liste mondiale Clarivate Web of Science. Selon Clarivate, cette distinction récompense les véritables pionniers dans leur domaine au cours de la dernière décennie.
M. Atangana est classé dans cette liste en raison de sa contribution intersectorielle, qui comprend des mathématiques et des applications à des problèmes du monde réel. Le professeur a développé un nouvel opérateur fractionnaire mathématique utilisé pour modéliser des problèmes tel le passage de l’écoulement des eaux souterraines, la propagation de maladies infectieuses, le comportement météorologique, le type de régulateur de vitesse dans les voitures, etc.
Une performance et une reconnaissance qui font dire à Atangana que « la plupart des formules (mathématiques) proviennent d’Europe. Donc, quand j’ai présenté mon opérateur, c’était comme un sentiment de décolonisation. Cela montre que les Africains peuvent également concourir sur la scène mondiale »
Il précise par ailleurs : « Cet honneur n’est pas pour moi. C’est pour l’Afrique. Je travaille dur pour que les enfants noirs africains puissent dire que l’Afrique ouvre la voie en mathématiques. Il n’y a rien que nous ne pouvons pas faire !»
Le chercheur dit avoir formulé son opérateur en 2016 lorsqu’il a terminé son doctorat à l’université. En 4 ans, l’enfant du Cameroun a réussi, grâce à ses travaux, à publier dans plus de 20 revues de premier plan de mathématiques appliquées et de mathématiques ; et dans certains, il officie comme le premier Africain sélectionné comme rédacteur en chef.
Le parcours inspirant de cet homme, figurant également dans le top 10 scientifiques sud-africains, mérite d’être honoré. Rappelons qu’il a récemment reçu le prix TWAS Mohammad A. Hamdan de l’Académie mondiale des sciences pour l’avancement de la science dans les pays en développement.