La nouvelle stratégie de développement en remplacement du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), sera présenté le 16 novembre 2020 à Yaoundé, par le ministre en charge de l’Économie, Alamine Ousmane Mey. L’objectif étant de maintenir le cap sur l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.
« La SND30 ambitionne de procéder à la transformation structurelle de l’économie en opérant des changements fondamentaux dans les structures économiques et sociales afin de favoriser un développement endogène, inclusif tout en préservant les chances des générations futures. Le cap étant de faire du pays un Nouveau pays industrialisé, les efforts seront articulés autour de la stratégie d’industrialisation, qui constitue donc le centre d’intérêt de la présente stratégie nationale », peut-on lire dans la SND.
Le nouveau document baptisé Stratégie nationale de développement (SND) s’étale de 2020 à 2030, et met en perspective un cadre d’objectifs stratégiques articulés avec trois cibles. La première est de mettre en place les conditions favorables à la croissance économique et l’accumulation de la richesse nationale et veiller à obtenir les modifications structurelles indispensables pour l’industrialisation du pays.
Les missions du SND
En pratique, il sera question de porter le taux de croissance annuel de 4,5% à 8,1% en moyenne sur la période allant de 2020 à 2030. Aussi il s’agira de booster la croissance du secteur secondaire (hors pétrole) à plus de 8% en moyenne, non sans ramener le déficit de la balance commerciale de 8,8% du PIB en 2018 à moins de 3% en 2030.
La deuxième cible est d’améliorer les conditions de vie des populations et leur accès aux services sociaux de base en assurant une réduction significative de la pauvreté et du sous-emploi. Principalement, il sera question de ramener le taux de pauvreté de 37,5% en 2014 à moins de 25% en 2030 ; de ramener le sous-emploi de 77% en 2014 à moins de 50% en 2030 ; de porter l’Indice du capital humain de 0,39 en 2018 à 0,55 et l’Indice de développement humain de 0,52 en 2016 à 0,70 en 2030.
La troisième cible enfin est d’améliorer la gouvernance pour renforcer la performance de l’action publique en vue de l’atteinte des objectifs de développement. II s’agira notamment de poursuivre les réformes nécessaires à l’amélioration du fonctionnement des institutions, et d’accélérer la mise en œuvre de la décentralisation.
Lors du lancement des travaux d’élaboration de la SND, le 23 et 24 janvier 2019, Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie avait reconnu l’échec du DSCE : « le tout premier indicateur portait sur une croissance économique soutenue pendant 10 ans. Le souhait était d’atteindre une croissance moyenne de 5,5% sur la période de planification. À ce jour, nous n’avons pas atteint de manière totalement satisfaisante ce taux de croissance. Le taux de croissance moyen de nos jours est de 4,5% ».
En cette période, le ministre avait expliqué que les raisons de cette contreperformance étaient, entre autres, la chute des cours du pétrole à l’international, les crises sécuritaires dans les régions du Nord-ouest, du Sud-ouest, et de l’Extrême-nord. Des phénomène qui selon lui, ont obligé le gouvernement à revoir ses objectifs de développement.