Un vieil homme est poursuivi par un journaliste qui l’accuse de s’être fait passer pour un proche du secrétaire général de la présidence de la République pour le dépouiller de 9 millions de francs en lui promettant une nomination à la tête de la Société de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures.
Le plaignant, Hugues François Onana, ancien journaliste de la Cameroon Radio Television (CRTV) aujourd’hui retraite, était devant le juge du Tribunal de première instance [TPI] de Yaoundé centre-administratif le 8 juillet 2019, pour obtenir justice à la suite de ce qu’il considère comme une escroquerie perpétrée contre lui par un certain Fouda Tsala Joseph, 77 ans.
Cette information est contenue dans le journal Kalara dans son numéro 304. « Le journaliste et promoteur d’un cabinet de consultation à Monatélé, sa localité d’origine raconte qu’en 2018, il a reçu dans ses bureaux le mis en cause qui lui a proposé de briguer le fauteuil de directeur général (DG) de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) en contrepartie de la somme de 9 millions de francs ».
Le journal d’information judiciaire explique que : « l’argument massue utilisé par son interlocuteur pour le convaincre était que M. Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République a intercepté une vidéo dans laquelle M. Okie Johnson Ndoh, l’actuel DG de la Csph, remettait des sommes d’argent faramineuses aux bandes armées sécessionnistes des régions anglophones. C’est ainsi que, dit-il, le mis en cause va le rassurer que le président de la République a décidé de se séparer de ce responsable en prescrivant au ministre d’État Ngoh Ngoh de lui chercher un homme de confiance ».
Pour se faire, le ministre d’État a saisi la femme de M. Fouda Tsala, une de ses proches qui travaille pour le compte de la Fondation Chantal Biya. C’est celle-ci, aux dires du journaliste, qui saisit son mari pour se lancer à la recherche d’un futur DG séduit par l’offre, M. Onana va verser les 9 millions francs en plusieurs tranches.
M. Fouda Atangana, chef traditionnel et témoin du plaignant, explique que le mis en cause est venu voir le journaliste à trois reprises pour lui demander de l’argent, mais il n’était présent que lors de la remise d’une somme de 600 mille francs.
Les autres versements ayant été fait par voie de transfert électronique entre autres selon les confidences que lui aurait faites M. Onana.
Pour sa défense, le mis en cause fait savoir que c’est au sortir de l’hôpital de la Cnps où était internée son épouse qu’il a rencontrée M. Onana à qui il a demandé un prêt d’argent. 11 a reçu 500 mille francs qu’il devait rembourser avec 30 % d’intérêts par mois.
Lorsqu’il s’est retrouvé dans l’incapacité de restituer dans les délais prévus le prêt contracté, il sera mis aux arrêts par un des fils du journaliste, qui est un officier de l’armée. Il dit avoir séjourné au SED et contraint de signer un procès-verbal d’enquête qu’il conteste.
Par ailleurs, il a fait savoir qu’un de ses 46 enfants a proposé de remettre au plaignant 1,5 million de francs. Mais l’homme de média va rejeter la proposition.
« Son avocat va intervenir à sa suite pour indiquer qu’aucune décharge ni reçu n’a été présenté pour attester de la matérialité des transactions financières entre les parties. Se fondant sur les dispositions de l’article 1341 du Code civil il explique qu’en matière de transactions financières supérieures ou égales à 500 francs, la toi prévoit que la preuve soit documentaire. C’est en raison de cet argument qu’il va demander au juge de mettre de côté le témoignage du chef du village », lit-on dans Kalara.
Pour finir, il soutient que tors des enquêtes préliminaires, le journaliste n’a reconnu pour seul témoin que l’accusé.
Sur cette base, l’avocat du mis en cause relève des incohérences dans les différentes versions des faits (tes parties au procès. Il demande à ce que la juge écarte également le témoignage du plaignant pour ne retenir que celui de son client pour qui il sollicite une remise en liberté sans peine ni dépens. Après avoir écouté les opinions des uns et des autres, la juge a renvoyé l’affaire au 22 juillet 2019, date de la prochaine audience.