L’assassinat du jeune camerounais enseignant de mathématiques par son élève au lycée de Nkolbisson continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. La classe politique est très émue par ce drame et les hommes politiques ne restent pas indifférent par rapport à cette tragédie.
C’est le mardi 14 janvier 2020 que l’enseignant Maurice Njoni Tchakounte en cours d’intégration a été arraché à la vie par son élève Bissé Ngosso qui a usé d’un couteau pour le poignarder à « trois reprises » en pleine salle de classe.
« Combien de morts faudra-t-il ? », s’interroge Cabral Libii
Sur sa page Facebook, ce mardi, le président national du PCRN. « Les horreurs ne suscitent donc que des buzz ? Combien de morts faudra-t-il ? Après la mort de Blairiot Tsanou au lycée bilingue de Deido que n’avait-on dit et proposé pour la sécurité dans les établissements scolaires publics ? Que n’avait-on proposé pour la prise en charge médicale d’urgence dans les établissements scolaires publics ? Paix à l’âme de Maurice Njoni Tchakounte. Heureusement que l’éducation est du domaine de la loi (article 26 de la constitution). Que Dieu nous vienne en aide », a écrit le troisième à la dernière élection présidentielle de 2018.
« Ne vendons plus la drogue dans les écoles »
Le journaliste Denis Nkwebo invite les camerounais à prendre conscience avec cet énième drame. « Un enseignant a été tué par son élève. C’est très triste. Que chacun de nous en prenne conscience. Eduquons nos enfants. Ne fabriquons plus des monstres dans nos maisons. Ne vendons plus la drogue dans les écoles », écrit le président du SNJC sur son mur Facebook ce mercredi 15 janvier 2020.
La formation de l’enseignant ne prend pas en compte les élèves drogués
« Les enseignants ne sont pas formés à gérer les enfants drogués, violents ou autres au Cameroun. Ils sont juste formés à dispenser les cours. Il faut un recyclage », déclare Emmanuel Ngouaba, inspecteur pédagogique national de mathématiques, sur radio Balafon ce Matin.
« Le corps enseignant est méprisé ! »
Majoie Ayi est aussi émue par la mort de ce jeune enseignant et pense que les chevaliers de la craie sont méprisés au Cameroun. « On a tous au moins un enseignant dans nos familles ; ça aurait pu être le mien ou le tien. C’est triste de voir à quel point le corps enseignant est méprisé ! Une minute de silence en prière pour ce jeune homme qui n’a rien fait pour mériter ça », a écrit l’artiste sur sa page Facebook ce mercredi.
D’autres acteurs du monde politique et de la société civile ont aussi réagi à l’istar de Serge Espoir Matomba, Martin Camus Mimb, David Eboutou. Après la descente de la ministre de l’enseignement secondaire sur le lieu du crime et de la réunion de crise, le Minesec a publié un communiqué pour exprimer ses condoléances à la famille éprouvée.
« Nous sommes tous coupables »
« REPOSES EN PAIX JEUNE PROF…
Courage à la famille. Voilà les conséquences de nos injures mutuelles quotidiennes. Voilà donc ce que nos enfants deviennent à cause de la violence, du mépris, de l’intolérance et du manque de respect entre nous sur les réseaux sociaux et dans nos vies. Nous sommes tous coupables. Eeeh oui… Honte à nous tous ! », pense Mani Bella, l’artiste.