Devant les médias, Me Alice Nkom, l’avocate bien connue dans la lutte contre la dépénalisation de l’homosexualité, en compagnie de Maximilienne NGO MBE, la Directrice exécutive du Réseau des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), a procédé ce lundi à la coupe des scellés apposés par la police sur les bureaux de l’organisation.
En effet, suite à une correspondance de l’agence nationale d’investigation financière (ANIF), le Ministre de l’Administration Territoriale, dans une série d’arrêtés signés le 6 décembre 2024, a suspendu pour 3 mois plusieurs ONG dont le REDHAC de Maximillienne Ngo Mbe et Alice Nkom. Paul Atanga Nji accuse ces organisations de la société civile de :
- Financements illicites et exorbitant en inadéquation avec le Profil de l’activité
- Activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national
- Non-respect des dispositions légales relatives au fonctionnement d’un organisme à but non lucratif
- Absence de justification de la destination des financements reçus.
Dans la mise en exécution de sa décision, le Ministre de l’Administration territoriale a ordonné la mise sous scellés des locaux du REDHAC. Jugeant illégale la décision de Paul Atanga Nji, les responsables de l’organisation n’ont pas hésiter de braver les interdictions du Minat en rouvrant les locaux du REDHAC.
« On ne se laissera pas faire »
Pour Me Alice Nkom qui demande au président Paul Biya d’arrêter « son ministre là », cette décision relève de la folie. « On ne se laissera pas faire », avait prévenu sur Facebook, Maximilienne NGO MBE au lendemain de la signature de l’arrêté du ministre. Le REDHAC visé par cette décision, a mis en place une cellule de crise pour tenter de répondre à ce qu’il juge être une attaque contre la liberté d’association.
Cette confrontation directe entre les défenseurs des droits de l’homme et le pouvoir en place témoigne des tensions persistantes sur la scène politique camerounaise. Affaire à suivre !