Lebledparle.com, Marchelo TIENTCHEU
13 morts, 32 blessés : c’est le bilan de deux attentats-suicides commis hier à Maroua. Le chef de l’Etat dépêche le Mindef sur le terrain.
La première explosion a été entendue vers 14h30mn au quartier Barmaré à environ 300 mètres du marché central dans une petite cafetéria où s’alimentent les sauveteurs et autres petits vendeurs.La puissance de la déflagration a secoué tous les bâtiments situés dans un rayon de 500 m.
Selon les témoins, c’est une jeune dame portant une ceinture d’explosifs qui s’est fait exploser. L’explosion a laissé sur le carreau six corps. Les restes de la kamikaze ont été couverts d’une natte en raphia. Ses pieds et ses bras foudroyés par l’explosion traînent encore au sol. Plusieurs petits tubes en aluminium généralement utilisés pour la vente des eaux de toilettes ont été retrouvés sur le site. Selon la police, ces petites boîtes ont servi à la fabrication des explosifs. Sur le lieu du drame quadrillé par les forces de l’ordre, un téléphone ayant servi pour actionner la ceinture d’explosifs est en morceaux.
La deuxième explosion survenue au marché central non loin de la permanence RDPC du Diamaré Centre intervient moins d’une minute après. Les témoins indiquent que la kamikaze passait pour une vendeuse ambulante de dattes dans le couloir des commerçants des tissus. La déflagration l’a projetée sur la charpente de la toiture d’une boutique. Six personnes dont la kamikaze y perdent la vie.
Les blessés se comptent par dizaines.
Survenu au centre commercial et à une heure de grande affluence, ce double attentat a créé un vent de panique dans la ville. Les populations accourent dans tous les sens. Les forces de l’ordre arrivées quelques minutes après tentent de quadriller les deux sites. Le commissaire central de la ville de Maroua met en place un dispositif pour éviter les attroupements. Les corps et les blessés sont évacués par la police, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers et la croix rouge. Les commerçants sont sommés de fermer leurs boutiques.
Le gouverneur et le préfet sont descendus sur les deux sites pour constater l’horreur. Ils s’enquièrent des circonstances de ce double attentat. Les téléphones crépitent.
Midjiyawa Bakari, entouré de son état-major, se rend à l’hôpital régional où sont regroupés la plupart des blessés. Ici, 23 sont aux urgences. Un blessé vient de succomber à ses blessures. Sous la coordination du délégué régional de la Santé publique de l’Extrême-Nord, les infirmiers et les médecins s’affairent à sauver ces victimes innocentes. Au centre de santé intégré de Founangue, huit blessés dont quatre graves sont aux soins. Le délégué, régional recommande qu’ils soient référés à l’hôpital régional. Au centre de santé de Bamare, deux blessés sont internés. Le gouverneur instruit une prise en charge de tous les blessés. Il prescrit l’intensification des contrôles et des refoulements de tous les étrangers en situation irrégulière. Il annonce l’arrivée ce matin sur hautes instructions du chef de l’Etat, du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense à Maroua. Certainement pour ajuster la stratégie de lutte relativement à cette nouvelle donne.
Le chef de l’Etat rassure
Le communiqué de la présidence de la République
Ce jour 22 juillet 2015, deux terroristes se sont fait exploser aux environs de 14h30mn au quartier Barmaré et à l’entrée du marché central de la ville de Maroua.
Le bilan de ces attentats est de treize (13) morts, dont les deux (2) kamikazes et de trente deux (32) blessés.
Le président de la République, S.E.M. Paul Biya condamne avec la plus grande fermeté ces attentats lâches et ignobles perpétrés contre des populations innocentes.
Il présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes et ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés.
Le président de la République réitère aux populations ses consignes de vigilance et de collaboration étroite avec les forces de sécurité. Il les assure de ce que les mesures énergiques qu’il a prescrites et qui sont déjà en cours aboutiront inéluctablement à la mise hors d’état de nuire de ces criminels sanguinaires.
Fait à Yaoundé, le 22 juillet 2015
Le ministre, secrétaire général de la présidence,
(é) Ferdinand NGOH NGOH
