Le quotidien l’économie rapporte dans son édition du 27 Avril dernier, une statistique qui interpelle. Selon ce média spécialisé, 51% des chefs d’entreprise au Cameroun n’ont pas le BEPC. Dans un pays onsidéré comme l’un des « réservoir » à talents, ce chiffre à de quoi surprendre à première vue.
Selon le dernier rapport de l’INS, les entrepreneurs camerounais s’illustrent par un faible niveau d’instruction ce qui explique en partie la faible performance des entreprises nationales.
Dans son rapport préliminaire des résultats du deuxième recensement général des entreprises (RGE-2) au Cameroun réalisé en fin 2016 et rendu public lundi dernier, l’Institut national de la statistique (INS) s’est penchée sur le profil des promoteurs d’entreprises camerounais, en insistant sur leur niveau d’instruction. Le niveau d’instruction
Le niveau d’instruction
La répartition des entreprises selon le niveau d’instruction du promoteur montre que plus de la moitié (51%) d’entre elles sont créées par des promoteurs ayant au plus le CEP/CEPE/FLSC (dont 20% sont sans diplôme); 24% sont titulaires du BEPC ; 17% disposent d’un diplôme du second cycle de l’Enseignement secondaire et 7% sont diplômés de l’Enseignement supérieur. Ainsi, les entrepreneurs camerounais s’illustrent par un faible niveau d’instruction, traduisant le fait que ce sont les individus qui n’ont pas réussi dans le système éducatif classique qui se lancent dans l’entrepreneuriat.
Une analyse suivant le niveau d’instruction du principal dirigeant montre que 36% des entreprises sont dirigées par des personnes ayant au plus le CEP/CEPE (dont 14% sont sans diplôme) ; 25% le sont titulaires du BEPC ; 23% disposent un diplôme du second cycle de l’Enseignement secondaire et 15% diplômés de l’Enseignement supérieur. La proportion importante de « sans diplôme » ou de diplômés de l’Enseignement primaire pose un problème de la qualité des dirigeants des entreprises camerounaises et peut expliquer en partie la faible performance des entreprises nationales.
La nationalité
En 2016, il ressort que 95,5% d’entreprises ont été créées par des camerounais et 90,5% ont à leur tête un camerounais. Les ressortissants du grand voisin le Nigeria sont la deuxième nationalité après les camerounais en termes d’entrepreneuriat au Cameroun (2,4%), soit plus de la moitié des promoteurs étrangers. Après le nigérians, les ressortissants des autres pays d’Afrique autre que la CEMAC suivent avec 1,7% ; puis ceux des pays de la CEMAC (0,1%). Hors Afrique, c’est la Chine qui tient le peloton de tête suivi des autres pays d’Europe, et de la France. Cette présence étrangère de plus en plus marquée sur le sol camerounais, trouve son explication dans l’existence des opportunités d’affaires, les réformes mises en place par le gouvernement pour l’amélioration progressive du climat des affaires et enfin la coopération fructueuse avec certains pays.
In fine, le profil des promoteurs en termes de niveau d’instruction, montre qu’on a à faire à des managers relativement peu instruits, surtout en ce qui concerne les dirigeants des PME, relève l’INS. Cette catégorie d’entreprise demeure ainsi encore en déça du potentiel souhaité, toute chose qui appelle à des mesures plus vigoureuses dans le processus de structuration en cours engagé par les pouvoirs publics et les partenaires au développement des PME.