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Au Gabon, l’opposition dénonce « un coup d’Etat constitutionnel » en l’absence d’Ali Bongo

Conseil Constitutionel Gabon

Au Gabon, l’opposition est en colère alors que la Cour constitutionnelle du Gabon vient de modifier la Constitution pour pallier l’absence du président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis trois semaines à Ryad. Une décision jugée « inacceptable’’ par l’opposition.


Conseil Constitutionel Gabon
La Cour constitutionnelle gabonaise, à Libreville, en septembre 2016. Crédit photo : STEVE JORDAN / AFP

Tard mercredi soir, Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle depuis 1991, a convoqué la presse pour lui faire part de la décision de la Cour de modifier la loi fondamentale afin de faire face à « l’incapacité temporaire » du président Bongo.

Sur requête du premier ministre, Mme Mborantsuo, avec les autres magistrats de la cour, s’est autorisée à « combler » une « lacune » de la Constitution en permettant, mercredi 14 novembre, qu’« en cas d’indisponibilité temporaire du président […] certaines fonctions […] peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le premier ministre ». Ainsi le vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, devrait convoquer un conseil des ministres d’ici à la fin de semaine, sans en avoir reçu l’autorisation par le chef de l’Etat, comme le prévoyait la Constitution.

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L’opposition et la société civile ont dénoncé « un coup de force » et « un coup d’Etat constitutionnel » opérés par Mme Mborantsuo, pilier du régime des Bongo, d’abord du père, Omar, qui a dirigé le pays de 1967 à 2009, puis du fils Ali qui lui a succédé.

Réplique de l’opposition : « Tout cela est grossier. Pour modifier la Constitution, il faut un référendum ou que le Parlement se réunisse en congrès. La Constitution ne convient pas, alors ils la changent à leur guise. Les militaires n’auraient pas fait mieux. C’est un coup d’Etat ! », s’insurge Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, un cadre de l’Union nationale, fort dépourvu lorsqu’il s’agit de trouver une parade à ce tour de passe-passe constitutionnel. « Qui peut faire quoi face à cela ? » convient l’opposant avec dépit.

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 » C’est inacceptable », a déclaré à l’AFP Jean-Christophe Owono Nguema, sénateur de l’opposition. « Cette dame (Mme Mborantsuo) ne peut piétiner ainsi notre Constitution et brader la souveraineté du peuple gabonais, je crains le pire pour mon pays », a-t-il ajouté.

Télésphore Ondo, constitutionnaliste à Libreville, estime cependant que la Cour a un « pouvoir d’interprétation » et de « régulation des institutions » et est donc dans son droit en modifiant la loi fondamentale.


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