Arrivé au pouvoir après deux putschs au Tchad, le président en exercice de la CEMAC condamne avec la dernière énergie, la prise du pouvoir par les armes.
Suite à une tentative de putsch au Gabon le 7 janvier, Idriss Deby, le président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a commis le même jour, un communiqué au nom de ses pairs.
« Le président en exercice de la CEMAC condamne fermement cette action et rappelle que tout changement anticonstitutionnel ou toute prise de pouvoir par les armes constitue une aberration et une violation des principes fondateurs de l’Union Africaine.», écrit Idriss Deby, chef de l’Etat du Tchad. Il salue la prompte réaction des loyales forces de défense et de sécurité gabonaises qui ont mis en échec cette visée subversive.
Le président de la République du Tchad, président en exercice de la CEMAC s’est réjouit de la réaction unanime de la communauté internationale qui a condamné, en des termes clairs, «cette action moyenâgeuse visant à remettre en cause les institutions démocratiques dont s’est doté le peuple gabonais en toute souveraineté».
Si la sortie prompte du président en exercice de la CEMAC est saluée, elle rappelle tout de même que le président Tchadien s’est inspiré de la même expérience pour accéder au pouvoir.
Il y a 28 ans, l’homme qui condamne toute prise de pouvoir par les armes avait renversé Hissène Habré. Après une première tentative de coup d’État raté, en avril 1989, le président Déby se réfugie au Soudan où il organise le Mouvement patriotique du salut (MPS). En 1990 après un nouveau putsch réussi cette fois ci, il suspend la Constitution, dissout l’Assemblée nationale et accède à la présidence par intérim du conseil d’État, promettant d’instaurer une démocratie pluraliste et de tenir des élections. A cette époque, Hissène Habré lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, est accusé de centraliser le pouvoir et exercer un régime autoritaire fondé sur un parti unique et une police politique.