Dans une lettre ouverte adressée aux membres de la conférence des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Dr Mérimée Azombo Angoula, fait « un aperçu du désastre institutionnel causé par le Général Abbas Tolli en six ans », à la tête de la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
Alors que le gouverneur de la Beac s’apprête à mener une opération de charme médiatique et diplomatique, en vue d’obtenir la faveur des Chefs d’Etats, qui se réuniront en Conférence le 17 mars 2023 à Yaoundé, le porte-parole du personnel de la Beac appelle les chefs d’Etats membres à la vigilance.
« C’est pour cela que pour la première fois en six ans de gouvernorat, il a fait arrêter et approuver les comptes mi-mars de cette année, dans le but astucieux d’exposer «son» résultat net de plus de cent (100) milliards de FCFA. Or, en violation de toutes les règles, l’arrêté des comptes de la BEAC a toujours eu lieu entre avril et mai, sous le règne martial du général Abbas Tolli », peut-on lire dans le document que nous avons obtenu copie.
« Le personnel de la BEAC est conscient de l’immense sagesse des Chefs d’Etat. Ce personnel sait que leurs illustres Dirigeants savent très bien que les performances d’une banque centrale, gestionnaire d’un seigneuriage, ne se limitent pas à ses résultats financiers. Les Chefs d’Etat connaissent que dans notre monde volatile, incertain, complexe et ambigu, fonder la compréhension d’une situation sur un seul élément est essentiellement déroutant. Le personnel de la BEAC a donc l’espérance cordiale que les Chefs d’Etat ne se laisseront par dévoyer par l’opération de charme du Général ABBAS TOLLI, qui n’est ni plus ni moins un gestionnaire tyrannique et destructeur », soutient le personnel.
Pour étayer leur démarche, ils ont dressé à la haute attention des Chefs d’Etat, le bilan plutôt « affligeant » du mandat du Général Abbas Tolli, à la lumière de la satisfaction des principales parties prenantes.
D’après le bilan, il apparait que durant ces six dernières années, Abbas Tolli a « littéralement détruit la grande Institution BEAC qui avait des règles de fonctionnement éprouvé. Il a opéré irrationnellement en dehors de tous les codes dans tous les domaines et s’est établi comme étant plus fort » que l’institution dont la gestion lui a été confiée.
Parmi les griefs avancés « la violation systématique des codes des Marchés, de la déontologie professionnelle ouvertement bafoué, l’ignorance des statuts du personnel concernant les recrutements, les nominations, l’évolution des carrières, les promotions, la retraite, etc. Le Statut de la BEAC et autres textes supérieurs de l’UMAC régulièrement enfreints notamment la répartition des postes de Directeur Central par Etat, les procédures de nomination à ces postes, le respect de l’organigramme approuvé par les organes de décision », entre autres.
Par ces motifs, le personnel attend des chefs d’Etats ce 17 mars, l’interruption son mandat avec « effet immédiat ».