Bernard Binlin Dadié s’est abstenu jusque-là de toute intervention dans la vie politique actuelle du pays ainsi que des oeuvres, faits et gestes des acteurs de cette vie politique.
Cependant, et de manière exceptionnellement inattendue, l’écrivain ivoirien se lève pour prévenir Alassane Ouattara dans une lettre ouverte à François Hollande. Une situation aussi mystérieuse que déconcertante…
Sans faux-fuyant, sans peur et dans une analyse discrètement menée jusqu’à ce jour, l’auteur de l’œuvre au succès intemporel « Climbié » crache que l’actuel président de la république, Son excellence Alassan Ouattara, arrivé au pouvoir en 2011 après une lutte acharnée sur les résultats des scrutins, tente par tous les moyens de museler l’opposition ivoirienne.
L’écrivain tient pour preuves la présence de la police aux réunions des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs différents lieux de rassemblement et à chacun de leurs évènements.
« Conformément aux consignes reçues de la France, pour conserver le pouvoir afin que la France continue de piller la Côte d’Ivoire, Ouattara tente par tous les moyens de museler, voire, de tuer toute opposition. Et petit à petit, il finit par devenir allergique à toute l’opposition. Alors il ferme tout : propriétés privées, espaces privés. Tout ce qui peut servir de lieu de réunion pour l’opposition est systématiquement investi par sa police (QG de campagne du Président Laurent Gbagbo – la prestigieuse fondation Harris Memel Fôtê – la résidence privée du Président GBAGBO) » a-t-il affirmé dans son courrier.
On se souvient encore de l’affaire « Tiburce Koffi » et de son oeuvre qui l’a contraint à l’exil: « Non à l’appel de Daoukro » ainsi que de toutes les dissensions, révélations, tractations qui s’en sont suivies. Selon le président du Congrès National de La Résistance et la Démocratique (CNRD), le chef de l’Etat serait en train de « creuser sa propre tombe » avec toutes ses histoires qui rebondissent autour de lui pour éclabousser le regard des personnes sans défense.
« Que Ouattara se souvienne que le peuple de Côte d’Ivoire semble être son prisonnier, mais lui est prisonnier de ses propres turpitudes et avec lui ses parrains. Et quand le peuple se lèvera pour briser ses chaînes, ce qui ne saurait tarder. Lui il restera toujours prisonnier de ses crimes et de ses actes ignominieux, sans recours. Loin de sombrer dans le désarroi, le peuple de Côte d’ivoire exprime son espoir pour dire : Quel que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever », t-il conclu l’homme historique de la politique ivoirienne.