L’écrivain polémiste, porte-parole du Collectif «Cameroun libre» après une détention administrative et le refus de lui accorder un droit d’asile, a été expédié en France mercredi 6 février 2013 .
Pour lui, ce séjour dans une prison helvétique est illégal.
Le séjour européen de Bertrand Teyou, écrivain polémiste, porte-parole du Collectif «Cameroun libre» n’est pas des plus tranquilles. L’auteur de L’Antécode Biya ; La Belle de la République bananière: Chantal Biya, de la rue au palais, …a atterri en France, mardi 5 février 2013, tel un colis expédié de Genève en Suisse pour Paris, après une détention administrative dans une prison helvétique. Motif, les autorités suisses lui ont refusé le droit d’asile à Genève. Contacté, Bertrand Teyou conte sa mésaventure:
« J’ai été libéré mardi 5 février 2013 vers 15 heures. Le 17 janvier 2013 à 8h, une escouade de quatre gendarmes solidement armés débarque au petit studio que j’occupe à l’hôtel des requérants d’asile à Steg en Suisse. Détonation foudroyante de mains et de pieds à la porte. Puis, arrestation spectaculaire. Mes affaires emballées dans des sacs poubelle, je suis conduit au poste de police d’une ville voisine où on m’a installé dans un bureau, en me demandant de patienter le temps qu’on m’explique ce qui se passe. Après une heure d’agencement des ordinateurs (en panne), manœuvre visant visiblement à gagner du temps en attendant les instructions, on me passe à l’interrogatoire, des questions portant sur des informations connues: nom, nationalité, raison de ma présence en Suisse et bien d’autres».
Après de longs moments d’une épreuve de nerfs, le «détenu » est finalement fixé sur son sort. La voix enrouée, Bertrand Teyou poursuit son effroyable récit. «On m’a servi finalement le papier de refus d’asile en Suisse. Un préposé me signifie que je dois être expédié en France où les autorités auraient déjà accepté de m’accueillir. Tout au long de mon entretien, les enquêteurs sont en communication intense avec la hiérarchie qui finit par donner ordre de me conduire directement à la prison de Martigny pour être reconduit en France, ce qui a été fait ce jour 6 février 2013». Pour le Camerounais le refus d’asile n’entraîne en aucun cas un emprisonnement automatique. D’où sa dénonciation virulente : «Mon incarcération en Suisse a été illégale».
Le Tyran de Genève
En rappel, cet autre sombre épisode des combats de Bertrand Teyou intervient quelques jours après le relais des journaux suisses des manifestations orchestrées par le Collectif «Cameroun libre » et leurs affidés disséminés en Europe, manifs visant à faire écourter le séjour privé du président Biya et madame en terre suisse avant sa visite de travail en Hexagone. En effet, dans une correspondance au Conseil fédéral, palais fédéral 3003 Berne-Suisse (ce qui conviendrait à l’appellation présidence de la République puisque la Suisse est une confédération) datée du mercredi 9 janvier 2013, le Collectif «Cameroun libre » par le truchement de son porte-parole avait sollicité l’expulsion de Paul Biya et Cie de Genève au motif que son séjour en terre helvétique est dispendieux. « Le président camerounais trouve le moyen de passer du bon temps sur les bords du lac Léman, dilapidant l’argent d’un pays dévasté par son régime de terreur et d’horreur.» Soutenait alors le Collectif
L’activisme de Bertrand Teyou a-t-il trouvé un écho peu favorable auprès des autorités suisses au point où cet écrivain est devenu persona non grata à Genève? Surtout que des sources bien informées annoncent la sortie imminente d’un autre ouvrage de Teyou intitulé «Le tyran de Genève». Difficile de ne pas faire le lien entre les infortunes de Bertrand Teyou, la publication attendue et la valse de contestations dont les clameurs sont parvenues, à coup sûr, dans des oreilles indélicates.