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Boris Bertold : « Paul Biya a fraudé toutes les élections depuis 1992 au vu et au su de tout le peuple Camerounais »

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Le journaliste désormais basé en occident a accordé une interview au quotidien Le Messager dans laquelle il est virulent contre l’actuel locataire d’Etoudi. « PAUL BIYA EST UN HOMME DU PASSÉ CAR LE REGIME VA TOMBER », pense-t-il. L’auteur du récent ouvrage « Main basse sur la démocratie. Les secrets d’un complot d’Etat contre Maurice KAMTO » a parlé aussi de la fraude électorale au Cameroun depuis les premières élections pluralistes au début des années 90. Lebledparle.com, vous propose l’Extrait de son interview dans le Messager.


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Paul Biya – DR

Que vous inspire désormais le Cameroun de Paul Biya ?

Il ne m’inspire rien. Paul Biya est un homme du passé car le régime va bientôt tomber. Le Cameroun est à l’image du bateau appelé le TITANIC à la différence que le capitaine du Titanic était bien portant, ce qui complique la situation du Cameroun et justifie les inquiétudes. Quand le Titanic coulait, certains jouaient au bar, dansaient, suivaient des représentations théâtrales ou s’amourachaient jusqu’au moment de la grande fissure et que l’eau pénètre à l’intérieur du navire. C’est le cas du Cameroun qui traverse actuellement une grave crise sécuritaire, une crise politique, économique ou encore sociale, mais ses dirigeants se paient le luxe de poursuivre des dépenses folles, de détourner de l’argent, d’enfermer les opposants politiques et de poursuivre une guerre inutile dans la zone anglophone. Tout cela au vu et au su du capitaine Paul Biya, malade, qui ne peut pas retourner la direction du bateau mais qui rêve de rester au gouvernail. Il sera simplement emporté par la vague. En vérité il n’a que la compétence de sa propre compétence. Il s’agit d’un homme méchant, égoïste et avare qui a pour seule ambition et a toujours eu pour unique ambition : de mourir au pouvoir.

Sérieusement, croyez-vous vraiment au « Hold- up électoral » opéré par Paul Biya lors de l’élection électoral du 7 octobre 2018 ?

On ne croit pas en un fait, on se bat pour le rétablissement de la vérité et c’est cela la démarche dans laquelle le président élu Maurice Kamto se situe depuis le 8 octobre 2018. La restitution de la vérité sortie des urnes qui est la défaite de Paul Biya. Il est important de souligner ici qu’une étude approfondie du profil de Maurice Kamto et ses discours depuis 2013 permettait déjà d’entrevoir une crise post-électorale au Cameroun en 2018. A la suite des élections municipales et législatives de 2013, il dénonçait déjà des « fraudes sauvages » et a indiqué à plusieurs reprises qu’il n’allait plus tolérer de telles situations si elles se reproduisaient. Il y a dès lors une cohérence dans la démarche de Maurice Kamto qui le prédispose intellectuellement et politiquement à affronter la barbarie d’Etat. Pour revenir au 7 octobre 2018, la répétition d’un mensonge n’en fait pas une vérité. Ce n’est pas parce que le satrape de Yaoundé, Paul Biya, a fraudé à répétition toutes les élections depuis 1992 au vu et au su de tout le peuple Camerounais, a développé une véritable ingénierie de la fraude électorale que nous pouvons penser un seul instant qu’il a gagné la moindre élection. Juste un exemple : nous avons assisté au Conseil constitutionnel à une cérémonie macabre hideuse de sacralisation du banditisme politique. 1 million 327 000 voix c’est à dire un chiffre qui fait basculer une élection dans n’importe quelle démocratie au monde ont été honteusement octroyées à Paul Biya, le candidat du RDPC par un Conseil Constitutionnel constitué de 5 membres ayant des ramifications avec le RDPC. C’est assez suffisant pour contester la proclamation de victoire de Paul Biya par le Conseil Constitutionnel. Un pays se construit sur des valeurs nobles et à ce que je sache, le vol et banditisme électoral ne font pas partie des valeurs nobles.

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On pourrait dire qu’il y a une épaisse exagération dans vos propos…Mais ainsi vu selon vous alors, jusqu’à quand Biya peut-il encore diriger le Cameroun ?

Paul Biya a déjà du mal à diriger le Cameroun et occupe simplement une place de représentativité pour permettre à une classe de médiocres et d’arrivistes de poser des jalons solides pour une pérennisation de son système. La question est quand est-ce que Biya sera déposé soit par l’armée, soit par le peuple? Très bientôt. Le régime va tomber.

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Vous êtres sérieux là ?

Tout à fait ! Au meilleur des cas dans trois ans nous serons ouvertement dans ce que je pourrais qualifier de « boutéflikaisation » du pouvoir. C’est à dire un pouvoir assis sur l’armée avec à sa tête un homme très malade mais qui a un clan familial et tribal qui gère les affaires de l’Etat. Les rivalités au sein de l’appareil de l’Etat illustrent à suffisance le cheminement à la finalisation de cette étape. Ce qu’il y a encore de plus pervers c’est qu’à cette « Boutéflikaisation » au Cameroun, on a véritablement un scénario à la Leila Trabelsi en Tunisie avec Chantal Biya. La famille Trabelsi, avait un monopole indécent sur les affaires de la République quelques années avant la chute de Ben Ali. Leila étant l’épouse de Ben Ali. Non seulement à bien y regarder Chantal Biya et Leila Trabelsi ont le même profil social, mais Chantal Biya ne masque plus sa main mise sur certains pans du pouvoir. La situation est donc explosive.

Entretien réalisé par Jean François Channon.


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