Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux le jeudi 9 avril 2020, l’activiste politique et journaliste Boris Bertolt apporte des éclairages sur la sortie de Maurice Kamto qui répond à Paul Atanga Nji qui demandé de sursoit les activités de collecte de fonds pour lutter contre le Covid-19.
Le fervent défenseur de Maurice Kamto revient sur l’expression juridique employée par le président du MRC, « La nécessité fait la loi » et tire la conclusion selon laquelle le leader du MRC montre l’importance de l’école. « L’une des choses que le président élu, Maurice Kamto nous apprend c’est l’importance de l’école. Envoyons nos enfants à l’école pour que demain ils puissent défendre le principe de “ la nécessité fait la loi” au nom du droit de protéger des vies. Nous pourrions donc contribuer à passer d’une biopolitique autoritaire à une biopolitique démocratique. C’est à dire à un processus d’exercice des pouvoirs et de contrôle des populations dans lequel les citoyens sont acteurs, associés à la gestion et la régulation de la société. Voilà pourquoi il faut défendre Maurice Kamto », écrit Boris Bertolt.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.
Comprendre Maurice Kamto : La nécessité ne reconnaît pas de loi, la nécessite fait loi
“ La nécessité fait la loi”, dit Maurice Kamto dans son allocution. Cette formule pose le problème philosophique du devoir d’agir en dehors de la légalité pour protéger la communauté. Doit-on ou peut-on laisser mourir des individus si le droit n’offre pas un cadre légal d’intervention? La réponse est effectivement non. Car les lois sont faites pour réguler, organiser, protéger la communauté et les vies humaines. Le droit est dès lors au service des hommes et n’est rien d’autre qu’une production humaine. Car les lois sont faites par les hommes et pour les hommes. L’homme doit donc toujours être au centre des priorités de nos choix. D’où l’importance de la formule: “ la nécessité fait loi”.
Le site France Pitoresque nous apprend à cet effet qu’il s’agit “d’un aphorisme qui vient du latin : Necessitas non habet legem. La nécessité sert d’excuse pour expliquer des fautes volontaires ; dans ce cas l’excuse est aussi coupable que la faute avouée. Le proverbe avertit les gens de bien de pourvoir aux nécessités des malheureux, pour que ceux-ci n’aillent pas du désespoir au crime”.
Cet aspect est fondamental dans la mesure où le sentiment d’abandon, d’exclusion ou de marginalisation peut faire naître chez des individus des pulsions déviantes ou violentes ou amener un groupe marginalisé à développer des stratégies de défense qui peuvent se traduire par la violence. Il est donc du devoir des “ gens biens” de voler aux secours des nécessiteux car protéger les nécessiteux c’est protéger la communauté.
Poursuivons: “ Les Anciens avaient ce proverbe : Viro esurienti necesse est furari, ce qui veut dire : L’homme affamé est bien forcé de voler. On peut citer ainsi cette phrase de Plaute : Quidvis egestas imperat, ce qui signifie : Le besoin provoque tout crime. Saint Bernard, dans le chapitre V de son Traité sur le précepte et la dispense a dit ces paroles : Necessitas non habet legem et ob hoc excusat dispensationem, ce qui veut dire : La nécessité n’a pas de loi et c’est pour cela qu’elle excuse la dispense.
Sans se faire l’apologiste des mauvaises actions, on ne peut qu’excuser souvent des actions blâmables en elles-mêmes eu égard à l’extrême besoin ou à l’extrême péril qui a poussé à les commettre. Par exemple, on ne peut être blâmé de violer une promesse que l’on a faite sous le coup d’une pression ou d’une menace. En se plaçant de ce point de vue, on ne peut logiquement regarder comme coupable d’un vol, un malheureux qui, honnête jusque-là, aurait dérobé un pain pour nourrir sa famille affamée. Quiconque manifesterait une autre opinion prouverait que sa conscience n’existe pas”.
L’une des choses que le président élu, Maurice Kamto nous apprend c’est l’importance de l’école. Envoyons nos enfants à l’école pour que demain ils puissent défendre le principe de “ la nécessité fait la loi” au nom du droit de protéger des vies. Nous pourrions donc contribuer à passer d’une biopolitique autoritaire à une biopolitique démocratique. C’est à dire à un processus d’exercice des pouvoirs et de contrôle des populations dans lequel les citoyens sont acteurs, associés à la gestion et la régulation de la société. Voilà pourquoi il faut défendre Maurice Kamto.
Boris Bertolt