L’information vient de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc) elle-même. André Siaka, administrateur directeur général de cette société brassicole, s’apprête à quitter ses fonctions, a-t-on appris mardi 10 septembre 2013.
Le départ de cet homme, à la tête de l’entreprise brassicole la plus importante du pays depuis 25 ans, est programmé pour le mois de janvier 2014. Aucune explication quant aux motifs de ce départ ne filtre pour l’instant. La Sabc annonce juste que «nous aurons l’occasion d’en parler au cours d’une conférence de presse à organiser prochainement». Il faudra donc encore attendre pour savoir exactement ce qui a poussé au départ de l’actuel directeur général des Brasseries du Cameroun. Encore moins ses projets pour l’avenir. Toujours est-il que cet homme emblématique aura marqué les esprits durant le quart de siècle passé à la tête de cette entreprise. Agé aujourd’hui de 64 ans (il est né le 21 janvier 1949), ce natif de Bandjoun dans la région de l’Ouest a consacré une grande partie de sa vie professionnelle aux Brasseries du Cameroun.
C’est en effet en 1977, alors qu’il sort de la Société générale de Paris, que cet ingénieur de l’Ecole polytechnique de Paris commence sa carrière à la Sabc. D’abord à Bafoussam, principale ville de la région de l’Ouest où il travaille pendant quelques mois seulement comme ingénieur de gestion des procédés. La même année, il est appelé à l’usine de Yaoundé comme chef d’embouteillage, avant d’être muté deux ans plus tard à Douala pour occuper le poste de directeur d’usine.
Sa carrière va à la vitesse de la lumière, puisqu’il va gravir les échelons très rapidement. Directeur d’usine de Douala entre 1980 et 1981, il est ramené à Yaoundé comme directeur adjoint d’agence, puis directeur d’agence. L’ardeur au travail et les résultats enregistrés dans cette fonction vont lui valoir le retour à Douala, en 1986, comme directeur général adjoint au siège social de la Sabc. Il sera promu deux années plus tard comme directeur général. Et l’entreprise étant en mutation, il sera désigné administrateur directeur général des Brasseries du Cameroun en 2005. Un parcours exceptionnel, mais surtout fulgurant de cet homme que ses collaborateurs connaissent souriant, très attentif aux idées et suggestions de ses collaborateurs, mais qui, derrière une rare humilité est toujours resté intransigeant dans la qualité du travail. Ne déclarait-il pas lui-même, lors de la cérémonie de remise d’un don de matériel médical à l’hôpital Central de Yaoundé par la Sabc et la Fondation Coca-cola en août dernier que « les Brasseries du Cameroun prônent l’excellence».
Mais, en plus de l’excellence qu’il amène partout dans sa poche, André Siaka a ceci de particulier qu’il est hyperactif. Entre autres activités, on peut citer son poste de vice-président d’Ecobank transnational incorporated. Ou celui d’administrateur de la société Orange Cameroun. Egalement le rôle joué en tant que membre de la Commission des marchés financiers. Mais, surtout, comment ne pas citer son passage comme président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) de 1993 à 2008 ? Une structure pour laquelle il aura pesé de tout son poids pour assurer sa structuration et un meilleur fonctionnement en vue de faire du patronat camerounais une voix qui compte dans le pays.
André Siaka, comme l’avaient alors expliqué certaines sources au Messager, avait décidé de quitter le bureau du Gicam en avril 2008 pour laisser la place à des personnes plus jeunes et capables de continuer de porter le travail abattu jusque-là, notamment André Fotso qui l’a remplacé à ce poste. Mais, il serait très tôt, voir inutile de spéculer sur le départ de cet homme de la tête des Brasseries du Cameroun. La conférence de presse annoncée de manière imminente pourra peut-être éclairer l’opinion sur ses motivations.
Focal: Biographie d’André Siaka
Né le 21 janvier 1949 à Bandjoun (Région de l’Ouest), Ingénieur de l’Ecole polytechnique de Paris
Cursus académique
1954 – 1961: Etudes primaires à l’école St Charles de Bandjoun
1961 – 1964: Séminaire St Michel de Melong
1964 – 1968: Collège Libermann de Douala (Baccalauréat C)
1968 – 1971: Ecole Sainte Geneviève (classes préparatoires aux grandes écoles)
1971 – 1974: Ecole polytechnique de Paris (Ingénieur)
Expérience professionnelle
1974 – 1976: Société générale à Paris
A partir de 1777, carrière à la S.A. Brasseries du Cameroun
1977: Ingénieur gestion des procédés (Bafoussam)
1977 – 1979: Chef embouteillage (Yaoundé)
1980 – 1981: Directeur d’usine (Douala)
1981 – 1984: Directeur d’agence adjoint (Yaoundé)
1984 – 1986: Directeur d’agence (Yaoundé)
1986 – 1988: Directeur général adjoint (Siège social Douala)
1988 – 2005: Directeur général de la S.A. Brasseries du Cameroun
Depuis 2005: Administrateur Directeur général de la Sabc
Autres activités
– Vice-président d’Ecobank transnational incorporated
– Administrateur de la société Orange Cameroun
– Membre de la Commission des marchés financiers
– Président du Groupement inter patronal du Cameroun (1993-2008)
Distinctions honorifiques
1996: Chevalier de la Légion d’Honneur (France)
2004: Officier de la Reconnaissance communautaire (Cemac)
2008: Commandeur de l’Ordre national de la Valeur (Cameroun)
2010: Consul honoraire de la principauté de Monaco au Cameroun
Entreprise: Les Brasseries du Cameroun que laisse Siaka…
La Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc) ne sera donc plus, dès janvier 2014, dirigée par André Siaka. Après 25 ans passés à la tête de cette entreprise, cet homme de poigne peut tout de même se retirer en se disant satisfait du travail accompli. Lui qui aura beaucoup contribué à porter cette entreprise sur les cimes de l’entrepreneuriat au Cameroun. La Sabc est en effet le leader dans le secteur agroalimentaire au Cameroun, et le deuxième contribuable de l’Etat, après les entreprises du secteur pétroliers.
C’est le 3 février 1948 (alors qu’André Siaka n’est même pas encore né), que la Sabc voit le jour au Cameroun. Aujourd’hui, cette filiale des Brasseries et glacières internationales du groupe français Castel détient 82,2% des parts de marché dans le pays en termes de bières ; 84,7% des parts de marché pour ce qui est de la commercialisation des boissons gazeuses, et 69% dans le domaine des eaux minérales.
L’évolution des chiffres des Brasseries du Cameroun témoigne du dynamisme de cette entreprise. En 1958, la Sabc produisait seulement 100 000 hectolitres de boissons par an et avait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards Fcfa. Tous les 20 ans, ces chiffres n’ont fait que se multiplier de manière exponentielle. En 1978, la Sabc produisait 2,2 millions d’hectolitres pour un chiffre d’affaires de 24,2 milliards Fcfa. En 1998, on était à 3,9 millions d’hectolitres pour 105 milliards Fcfa de chiffres d’affaires. Les chiffres de 2012 disent que les Brasseries du Cameroun ont produit 7,5 millions d’hectolitres de boissons et ont réalisé 468 milliards Fcfa de chiffre d’affaires.
Mais, les Brasseries du Cameroun n’entendent pas seulement se présenter comme une entreprise qui fait des profits. Cette entreprise qui entretient des partenariats fiables à la renommée internationale (Coca-cola, Heineken, Orangina, etc.), se veut profondément humaine. Raison pour laquelle elle assume son leadership à travers un engagement social régulier envers toutes les parties prenantes de l’entreprise et dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, l’environnement, le sport, l’art et la culture.
{module Fin article Master Yves}