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Burkina Faso : Michel Kafando est le président de la transition

Michel Kafando
Michel Kafando

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Seize jours après la chute du président Blaise Compaoré, le Burkina Faso a un nouveau chef d’Etat civil.

A l’issue d’ultimes tractions, les civils et les militaires se sont accordés, lundi 17 novembre, sur le nom du diplomate Michel Kafando pour diriger la transition qui doit conduire le pays à des élections en novembre 2015.

« Plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoit, dont j’entrevois déjà les écueils et l’immensité de la tâche, a commenté ce dernier après l’annobce de sa désignation. J’ai naturellement accepté comme chaque fois lorsque que j’ai été sollicité par le devoir. »

Il a été préféré à l’ex-ministre Joséphine Ouédraogo et au journaliste Cherif Sy, les deux seuls autres candidats à avoir été auditionnés par le collège de désignation, un organe de 23 membres dans lequel les civils étaient majoritaires. Sa désignation doit encore être confirmée par le Conseil constitutionnel avant d’êtredéfinitivement validée.

L’annonce de sa nomination est intervenue quelques heures après la signature officielle à Ouagadougou de la « charte de transition », qui doit servir de feuille de route au pays pendant la prochaine année.

Samedi, le lieutenant-colonel Isaac Zida, à la tête du pays depuis la prise de pouvoir de l’armée, avait consenti au rétablissement la Constitution burkinabaise suspendue après l’éviction de l à la suite d’une révolte populaire, après 27 ans de règne.

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AMBASSADEUR À L’ONU

Agé de 72 ans, Michel Kafando a fait toute sa carrière dans la diplomatie. Après des études de droit public et de sciences politiques à Dakar jusqu’en 1968, il se rend à Bordeaux, Paris, puis Genève. Là, il obtient un diplôme de formationdiplomatique au Centre européen de la dotation Carnegie.

A son retour en Haute-Volta, l’ancien nom du Burkina-Faso, il intègre le ministère des affaires étrangères, enchaînant les postes de directions : coopération internationale, relations internationales, organisations internationales.

Cette dernière expérience le mène à l’ONU, où il devient une première fois ambassadeur de son pays (1981-1982). L’année suivante, il prend la tête de la diplomatie nationale au sein de plusieurs gouvernements, la Haute-Volta connaissant alors une forte instabilité.

L’avènement du président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), dont ce père de deux enfants n’était pas proche, le conduira sur les bancs de la Sorbonne, pour la rédaction d’une thèse en 1990 sur la diplomatie ouest-africaine face au bloc de l’Est.

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Plusieurs années plus tard, Michel Kafando retourne aux Nations unies. Après la Haute-Volta, il représente désormais le Burkina Faso à New-York, où il passera treize ans, de 1998 à 2011. Depuis sa retraite, M. Kafando s’est consacré à sa ferme, ainsi qu’à des travaux de consultant, expliquait-il à l’Agence France-Presse avant son audition.

 Ce diplomate émérite s’est aussi distingué par une jolie passe d’arme récente avec son successeur à l’ONU au sujet de la vente, selon lui abusive, de la résidence du Burkina à New York. « Vivement enfin que l’on soit plus exigeant dans le choix des hommes », écrivait-il à ce sujet le 27 octobre, soit quatre jours à peine avant la chute de Blaise Compaoré.


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