L’accusation du gouvernement Burkinabé
La suspension de la diffusion de France 24 sur son territoire après une interview du chef de l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique. Cette décision fait écho à un contexte diplomatique tendu entre Paris et Ouagadougou. Le gouvernement du Burkina Faso accuse la chaîne France 24 d’être un « espace de légitimation des actions terroristes ». « En ouvrant ses antennes au premier responsable d’Aqmi, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire [elle] offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », indique un communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo.
« Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national », a ajouté Emmanuel Ouedraogo.
En début mars, le pays du feu Sankara dénonçait déjà un « accord d’assistance militaire » signé en 1961 avec la France, exigeant le « départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè ».
Plus tôt, 18 janvier 2023, Ouagadougou réclamait le départ de la force française Sabre du Burkina Faso ainsi que celui de l’ambassadeur de France.
Dans un communiqué, France 24 « déplore cette décision et conteste les accusations sans fondement ». « Jamais la chaîne n’a donné la parole directement [à Yezid Mebarek], prenant soin de relater ses propos sous la forme d’une chronique permettant la distanciation et la contextualisation nécessaires », a-t-elle ajouté, évoquant un « motif qui sert de prétexte » au gouvernement burkinabé.