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Buzz – Réseaux Sociaux : la mise au point d’Abdelaziz Moundé à propos de la photo de Tala André Marie

Andre Marie
Abdelaziz MOUNDE lisant sur son smartphone un article du journal lemonde.fr consacré à Talla André Marie

Andre Marie

Depuis vendredi circule sur le web cette image du chanteur camerounais Talla André Marie aux cotés du journaliste Abdelaziz Moundé prise à paris au soir du concert du Chanteur Camerounais à l’olympia de Paris.

L’image relayée en premier par le journaliste Thierry Ngogang sur son compte Facebook fait le buzz sur internet avec comme conséquences des interprétations allant jusqu’aux moqueries à l’endroit de l’artiste. Dans une mise au point, Abdelaziz Moundé s’explique.

 

IL N’Y A PIRE AVEUGLE QUE CELUI QUI REFUSE DE VOIR
Quand une photo confirme mille maux. L’un deux : l’abjection en partage.

L’exaltation et la hauteur. Lendemains d’un triomphe en communion. André-Marie Tala, virtuose auréolé d’une prestation inoubliable deux jours auparavant à l’Olympia, me convie à un verre de l’amitié. Il est attablé avec des amis de 30 ans et me fait l’honneur d’une place à sa droite.

Nous levons le verre à ce chorus de plus de 1500 spectateurs transis avec deux artistes transcendés, Sam Fan Thomas et lui-même. C’est une grâce. Un chapitre long de souvenirs pour l’histoire. Une lettre d’or pour le Cameroun.

L’ode.  » J’ai voulu après cet immense défi que nous avons relevé ensemble que nous partagions un verre. Pour cette farandole inoubliable mais aussi pour dessiner l’avenir (…)

A toi Aziz, j’ai fait cette si belle chanson, Odoya, dans notre chère langue bamoun, pour te remercier et témoigner ma reconnaissance pour ce travail exceptionnel mené pour hisser ce concert au niveau qu’il méritait et contribué à mobiliser ce public joyeux et comblé (…)

S’il te plaît, pourrais-tu nous lire l’article du Monde écrit après la rencontre que tu as bien’ voulu organiser avec la presse ? « 

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Je tiens le smartphone à bonne distance de lecture et dévore à voix haute l’hommage dense et relevé publié sur le site du quotidien vespéral. Avec son attitude habituelle, la tête en biais, orientée vers son interlocuteur, il écoute avec l’attention et la pénétration qu’on lui connaît.

Le jeune photographe GPS Gps, qui flashait une flopée de champagne sur la table d’à côté, saisit ces instants. Il shoote une série de photos. Il me les envoie deux jours après, omettant, visiblement espiègle, l’une d’elles qu’il destinait à la  » promo  » de ses prouesses.

Il choisit de la publier. Mon ami et confrère Thierry Ngogang y fait son marché du jour. Il manque de mots et s’en tient aux sensations que procureront au public ce trésor des cavernes d’Ali Baba du reportage photo.

Sentant son effet, il m’écrit :  » Aziz qu’est ce que tu montrais à Tala André Marie sur ton phone si c’est pas indiscret??? « 

Moi aussi naturelllement :  » Je lisais l’article du Monde qui lui est consacré  »

Il conclut :  » ha ok
aha ha ha ha ha. Ça va faire le buzz. Regarde ma page… »

Thierry connait sa boutique. Effet garanti ! Les camerounais s’en délecteront, sous la ceinture, dans le puits de l’abjection, ne s’interdisant aucun délire affligeant, révisant la triste histoire de la perte de vue d’André Marie Tala.

Il faut le voir pour le croire. La photo est polysémique dit-on. On l’interprète chacun à sa manière…L’histoire du photojournalisme nous l’apprend. Les réseaux nous le confirment.

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Toutefois, légender, situer dans le contexte, surtout quand on a le fin mot de l’histoire, ne compromet pas l’attente d’un buzz.

Surtout quand il s’agit d’un sujet aussi délicat que celui du handicap. Une affliction qui a fait douter au jeune Tala de l’existence de Dieu, bouleversé dans une rage compréhensible par la perte de la vue.

Je n’avais en tête que de raconter via trois textes le souvenir immuable du 17 mai. Et d’en tirer toutes les leçons pour l’avenir immédiat du rayonnement de notre musique et plus largement le lustre international de notre culture. Me tenant loin de cet abime.

Vous m’avez pressé après deux jours de stupides interprétations, bal de vampires en réseaux, de faire un éclairage. Était-ce utile ?

Je sais juste que si tous les buzzeurs s’étaient intéressés au spectacle, il y’a un mois, Andre-Marie Tala en aurait été honoré. Et tous les suiveurs auraient goûté à ce supplément d’âme qu’entretient depuis plus de quatre decennies cet immense artiste.

Une fois encore, c’est clair, le futile est la chose du monde, du Cameroun, la mieux partagée. Plus de 800 fois ! De quoi amorcer le plein d’un spectacle de haut niveau avec un public intelligent, solidaire et conséquent. Si l’on ne sombre pas dans l’aveuglement !

La cécité des rivières ne sévit pas que dans nos villages. Elle a infecté le réseau !

©Abdelaziz MOUNDE


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