Dans un texte publié sur la page PCRN sur les réseaux sociaux, Cabral Libii analyse de manière rigoureuse l’échec que son parti politique a essuyé dans son Nyong-et-Kellé natal, par conséquent le fief de sa politique électorale.
Ce n’est plus un secret de polichinelle. A la suite de l’élection des conseillers régionaux de ce 6 décembre 2020, le PCRN a brillé par une piètre performance dans la Nyong-et-Kellé, région du Centre d’où est originaire l’honorable Cabral Libii.
En effet, le parti du candidat classé 3ème à la présidentielle du 7 octobre 2020 a été trahi par certains de ses conseillers municipaux qui ont plutôt voté pour le RDPC, parti au pouvoir, entrainant de ce fait, le chavirement du PRCN.
Une situation dont le député à l’Assemblée nationale se charge de regarder dans le rétroviseur afin de savoir sur quel pied danser dans les échéances électorales futures.
Lebledparle.com vous livre l’intégralité du texte de Cabral Libii.
A propos de la défaite du PCRN dans le Nyong et Kellé (NEK).
Je lis ici et là des aveux de profonde déception de la part des militants. Les quolibets des fidèles contempteurs en rajoutent. Que c’est dur la défaite !
Apparemment tout se passait comme si le Département d’origine du Président National du PCRN, était un acquis définitif. Assertion qui dépouille les électeurs de leur conscience et crédite la thèse de parti du village. Il n’en n’est donc rien !
C’est d’ailleurs le lieu de saluer la performance de L’UPC qui, sans aucun conseiller municipal, engrange 20 suffrages dans le NEK !
Le constat est cinglant mais clair : Pendant que le PCRN, né à GUIDIGUIS, perd la confiance de certains de ses cadres dans le NEK, il gagne celle des cadres des autres partis dans d’autres Départements du Cameroun. Merci à la Mefou et Afamba, au Mbere et au Wouri. Cela n’enlève rien à la douloureuse défaite électorale du NEK certes, mais ça applique un baume édifiant dessus…
Inutile donc de chercher des boucs émissaires.
Inutile de lancer une chasse aux sorcières, comme cela se dessine dans les différents fora du NEK.
À Boumyebel il y a 2 jours, lors de la concertation de clôture de campagne avec les grands électeurs, je leur ai rappelé qu’ils étaient sur le principe, des faire-valoir dans un vote indirect. Ils devaient exprimer le message de leur mandant qui est le peuple, et qu’en aucun cas, ils ne devaient se sentir corsetés par le qu’en- dira-t-on.
Je leur ai également dit que ce n’était pas un vote d’expression des humeurs personnelles. Car lorsqu’on est grand électeur, aller contre la volonté du peuple, le mandant, c’est courir le risque de creuser sa tombe politique.
Maintenant le verdict est tombé. 31 conseillers ont voté contre leur parti, ce qui a entraîné la défaite du PCRN.
Je vais me charger de vérifier si telle est effectivement la volonté du peuple.
Si oui, on a 4 ans pour enrayer les motifs du naissant désaveu en remerciant par ailleurs ceux qui sont courageusement restés fidèles à la volonté de peuple, sinon, on a 4 ans pour isoler ceux qui ont trahi la volonté de ce peuple.
Après tout, c’est juste 31 sur 128…pour le moment.
Dans les 2 cas donc, il faut rester focus sur l’objectif de départ : Hisser l’offre politique du PCRN à la magistrature suprême. Le plus grave serait qu’au NEK, nous perdions une élection présidentielle demain…après l’y avoir gagné en 2018. Faut donc préserver ces acquis-là.
Le PCRN connait au NEK, le problème normal des dynamiques politiques en croissance. Les « crises de jeunesse ». Elles sont parfois douloureuses.
Pour constituer une élite politique solide, il faut épurer la base élargie de départ, corriger les erreurs, prendre de l’étoffe, convertir l’enthousiasme en épaisse conviction…
Les chocs d’écrémage sont donc parfois inévitables. Le 6 décembre 2020 en est un !
Évidemment celui qui met le feu dans sa maison parce qu’il y a des problèmes dedans, est indigne d’y avoir habité ou même de l’avoir construite.
Sauf que ça arrive toujours dans la vie. Ces personnes qui dans l’émotion posent des actes excessifs regrettables et parfois irréparables, font aussi partie du TOUT du monde. Encore que pour le PCRN au NEK, le pourcentage de ceux qui ont « récolté » en février ce qu’ils n’ont jamais semé est assez élevé. Ils ne connaissent donc pas forcément la douloureuse valeur de ce qu’ils ont entre les mains et qu’ils s’autorisent éventuellement à brader…
Mais aussi, tout grand électeur a le droit de se laisser séduire par une offre politique concurrente à celle du parti auquel il appartient. Tout comme, excédé par un climat délétère, un carcan asphyxiant ou un leadership sclérosé, tout grand électeur peut annoncer sa sortie en accordant la faveur de son vote à un concurrent…qu’il va rallier. C’est son droit.
En ma qualité de Chef de Parti, je vais m’employer à décrypter le message et à faire les ajustements structurels nécessaires.
Le PCRN gouvernera le Cameroun et avec le NEK. Courage aux camarades recalés. Moi-même j’ai commencé en 2018 par un échec… Lol.
Félicitations aux vainqueurs. En politique dit-on, la fin justifie les moyens.
En condamnant le RDPC qui aurait distribué de l’argent, n’oubliez pas vos propres camarades conseillers qui en demandaient avec hargne à leurs propres candidats. Dans cette première cuvée de conseillers, il y en a manifestement qui viennent d’ailleurs… Je ne perdrai donc pas mon énergie à accuser le RDPC de ma défaite. J’aurais dû investir mieux en février… Je le félicite pour sa victoire qui est une fois de plus, la démonstration de la force de son expérience en la matière…