La Société d’extraction et de transformation de pouzzolane (Setp) a maille à partir avec l’exécutif communal de Njombé-Penja, dans le Littoral, au sujet de l’exploitation d’une carrière de pouzzolane d’une superficie de huit hectares.
En effet, après une plusieurs lettres et une sommation datée du 18 mai, le maire de la localité, Paul Eric Kingué, a suspendu pour une période de 15 jours l’entreprise Setp pour « activités illégales d’exploitation » de la carrière querellée. Par ailleurs, le maire exige « un paiement mensuel compris entre 3 et 5 millions de FCFA dans le cadre d’une gestion partagée entre l’exploitant de la carrière et la commune de Penja ».
Depuis le 1er juillet 2020, le ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), Georges Elanga Obam (photo), a saisi les 58 préfets du pays pour leur demander d’inviter les maires « à surseoir immédiatement à l’exercice de la compétence relative à l’exploitation des substances minérales non concessibles ».
En réaction à la démarche du Minddevel, le maire de Njombe-Penja rappelle au membre du gouvernement qu’« un message porté fax n’arrête ou ne suspend pas la loi ». « Paul Biya (le président de la République) ne peut pas promulguer une loi et votre message porté la bloque », soutient-il.
L’affaire risque de se déporter devant la justice. En effet, Paul Eric Kingue invite le Minddevel à se ressaisir. Dans le cas contraire, il menace d’attaque son acte devant le juge administratif.
Sur twitter le samedi 11 juillet 2020, Cabral d’une certaine manière apporte son soutien à Paul Eric Kingué et estime que les ministres du Cameroun sont mal renseignés sur la décentralisation en cours au Cameroun. « J’appelle les Ministres à beaucoup de précautions concernant les droits acquis des avancées de la décentralisation. Beaucoup d’entre eux n’ont aucune idée de ce que c’est qu’être élu par le peuple. La loi doit être respectée! TRÊVE de condescendance! », a écrit le Député de la nation et président national du PCRN.
Le pire a été évité ce mardi 7 juillet 2020 dans la commune de Njombe-Penja, située dans le département du Moungo, région du Littoral. Les populations de cette commune ont manqué de peu d’en découdre avec les forces de sécurité de cette localité, rapporte le quotidien Le Jour dans son édition en kiosque ce 8 juillet 2020.
Face aux mesures musclées imposées par la force publique, «les populations agissant telles des «milices», ont riposté». D’après notre confrère, les policiers étaient cagoulés et agissaient sur les instructions du sous-préfet de Njombe-Penja, lui-même aux ordres du préfet du Moungo.
Cette descente des forces de l’ordre fait suite à l’échec du dialogue entre le maire de Njombe-Penja et le préfet du Moungo. En réalité, poursuit le journal, le conflit entre le maire Paul Éric Kingue et le préfet Yves Bertrand Noël Ndjana couvait depuis le 2 juin 2020. Une lettre signée du préfet, ce jour-là, demande au maire Paul Eric Kingue de «bien vouloir privilégier le recours aux voies légales et règlementaires dans toutes vos réclamations ou revendications».
Pour l’autorité administrative, «l’utilisation de toute autre méthode dans la recherche des solutions à vos préoccupations ou difficultés serait assurément inefficace en ce qu’elle fragiliserait la bonne gouvernance locale que vous êtes censé incarner d’une part, et d’autre part vous exposerait ainsi que votre commune à des poursuites judiciaires de toute sorte, entravant ainsi la bonne marche de votre collectivité et le processus de décentralisation tout entier».
Vexé par cette sortie, le maire Paul Éric Kingue a estimé que la déclaration du préfet «contient des formules simplement déclaratoires, insusceptibles de renseigner clairement sur la nature et la source organique des ”plaintes”, puis sur mes méthodes de travail». Et d’ajouter «vos remarques, à peine voilées, ont trait à ma détermination à éradiquer le pillage et la commercialisation illégaux de la pouzzolane, qui obèrent substantiellement les recettes communales, pourtant déterminantes à la réalisation des objectifs de développement local».