Invitée d’Ernest Obama ce 26 mai 2019 sur le plateau de Club d’Élites, émission dominicale diffusée sur la chaine de télévision privée camerounaise Vision4, l’écrivaine franco-camerounaise est a été questionnée sur les récents incidents survenus dès les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Le 20 mai 2019, les images provenant de Muyuka, région du Sud-ouest Cameroun ont fait le tour des réseaux sociaux, montrant un bébé de 4 mois, tué par balle.
Le 21 mai, d’autres images ont circulé, cette fois-là, montrant de la tete de l’enseignant, Olivier Wantai gisant sur le goudron.
La raison évoquée par les séparatistes, dans la vidéo parvenue à la rédaction de Lebledparle.com, était que « celui-ci disposait d’une liste des miliciens de la République virtuelle d’Ambazonie qui devaient être assassinés par l’armée camerounaise ».
Deux drames presque similaires qui ont fait réagir Calixte Beyala : « Qu’est qu’il y a de plus effroyable que de couper la tête de quelqu’un, déposer son corps à droit, d’aller déposer sa tête à gauche, et en plus quelqu’un appartenant au camp professoral. Qu’est ce qu’il y a de plus horrible, que d’exploser la tête d’un innocent bébé pour marquer les esprits ! c’est ce qu’on appelle la terreur et non la guerre », s’est indignée la romancière.
L’auteure de Maman a un amant indique dans un premier temps que ces crimes enregistrés au courant de la semaine marquent l’épuisement du camp d’en face : « Ce sont des actes que l’adversaire utilise quand il est en position de faiblesse », a-t-elle confié, avant de marquer par la suite son incertitude sur les origines des auteurs de tels actes : « Je ne suis même pas certaine que ce sont les séparatistes, ou sécessionnistes qui ont fait ça. Pour l’armée, je suis certaine que ce n’est pas possible. C’est simplement des délinquants qui ne veulent pas du dialogue qui ont posé ces actes ».
Pour conclure, Calixte Beyala fait remarquer que tous les Camerounais du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest partagent les mêmes peines. For de cela, il est selon elle, « inacceptable » de porter les armes pour détruire le pays.
Sous ce rapport, elle procède par analogie : « Moi je suis Eton, en pays Eton il n’y a pas de route. Ce n’est pas pour autant que je vais prendre des armes. Je suis de Sa‘a, il n’y a rien là-bas. Dans mon village il n’y a pas d’électricité, il n’y a pas d’eau. Ce n’est pas une raison pour que je prenne des armes. On ne peut pas exploser notre pays sous prétexte que nous n’avons pas d’infrastructures ». a-t-elle conclu sur le plateau de Club d’Élites