L’auteur de « C’est le soleil qui m’a brûlée » répondait à la question d’un internaute et fan qui lui demandait de sortir de son hibernation littéraire. Lebledparle.com vous propose l’intégralité de sa sortie publiée le 14 juillet 2021 sur Facebook.
Quelqu’un m’a dit vouloir comprendre pourquoi je n’ai pas produit de roman depuis 2014. Merci de vous préoccuper de ma carrière qui est déjà faite avec des milliers de publications depuis 1987, des grands prix littéraires, des traductions dans le monde entier.
Qu’il s’agisse d’un auteur, d’un compositeur, nous avons besoin de ces breaks après deux ou trois décennies de production intense ; nous avons besoin de vivre d’autres expériences, de rencontrer d’autres mondes, des personnes différentes de notre univers classique>. Dans mon cas, j’en avais ma dose de cet univers Germano-pratin dans lequel j’avais évolué ma vie durant.
Créer n’est pas produire des denrées alimentaires. C’est tout un processus psychologique, intellectuel et spirituel. Il me fallait m’arrêter, voir naitre mes quatre petits-enfants, rire avec eux, leur consacrer ce temps que je n’avais pas pu consacrer à mes enfants, bâtir une résidence en Afrique.
Et tout ceci occupe, agréablement ! J’en suis très heureuse. Les Écrivains ont eux aussi besoin de se laver la tête.
Et c’est curieux que des gens me posent cette question moi qui ai été l’auteure la plus prolifique de ma génération/ J’imagine que ces Africains ont déjà lu la totalité des mes oeuvres et que mon écriture leur manque.
Mais est-ce que le tennis ou le football d’un tel leur manque ? Et quand Mongo Beti ou kourouma n’avait pas écrit pendant 20 ans, ont ils spéculé sur les causes ? Il n’y en a pas d’autres chez moi que l’envie d’un peu de liberté sans mon éditeur sur mon dos et mes attachées de presse qui chargent mes temps de moult interviews.