L’axe Douala-Yaoundé ou le rendez-vous de la mort.
Après le décès de Cabrel Nanjip sur l’axe-lourd Douala-Yaoundé, la femme de littérature Calixthe Beyala s’attaque à l’état de la nationale numéro 3 qui relie la capitale politique et la capitale économique du Cameroun. Pour elle, cette route n’est pas convenable.
« Au Cameroun, on appelle axe lourd, cette petite déparmentale qui relie la capitale économique de la capitale politique. Le peuple y meurt par brouettes entières tandis que les élites y sont décimées. En deux mots comme en dix milles, il n’y a aucune route convenable qui puisse permettre aux camerounais de voyager en toute quiétude. Le gouvernement dit bâtir une autoroute depuis des lustres. Des milliards sont dilapidés sans que ne sorte de terre la fameuse autoroute. On y détourné de l’argent par brassée pour une route qui aurait pu sauver des millions de vies. Plus de dix années sont passées et ces Messieurs, malgré des milliards sur des milliards qu’ils sortent des caisses de l’état, ont réussi à construire 60 km ! A ce rythme, il faudrait compter 50 autres années pour finir les 210 km restant. C’est à dire que la plupart d’entre nous ne serons plus de ce monde -si entre-temps, l’axe de la mort n’a pas trouvé le moyen de nous avaler – quand cette autorité si coûteuse sortira de terre », écrit Calixthe Beyala.
La nationale 3 au Cameroun est l’une des routes les plus dangereuses au monde. Chaque année, le Cameroun déplore des morts sur cet « axe lourd » de 240 km, classé en 2014 par l’ONU comme l’une des voies les plus dangereuses au monde.