Suite à une première publication de l’écrivaine franco-camerounaise au sujet du rôle néfaste des influenceurs sur la jeune génération, Felix Mbetbo a réagi, arguant que calixthe Beyala n’est pas un exemple pour les Camerounais. Une réplique à laquelle l’auteure de « C’est le soleil qui m’a brûlée n’est pas brûlé » n’est pas restée de marbre. Tout en se targuant d’être une romancière de référence, elle indique ne pas vouloir être un modèle pour une société en perte de valeurs. Lebledparle.com vous livre lintégralité de sa sortie dans la suite de cet article.
Mon jeune frère Meinrad Wilson m’a dit : « il y a quelqu’un qui a dit que tu n’es pas un modèle pour la jeunesse ». Et mon jeune frère était bien triste.
Je lui ai rétorqué : « frérot, je ne veux absolument pas être un modèle pour des jeunes dépravés qui passent leurs journées à insulter des femmes sur les réseaux sociaux : je ne veux pas être un modèle pour des hommes qui filment et postent des photos de femmes sur les réseaux sociaux ; je ne veux pas être un modèle pour les haineux et tribalistes qui sévissent sur les réseaux sociaux.
Je ne veux pas être un modèle pour les gigolos et les prostituées : je ne souhaite pas être un modèle pour cette engeance malodorante qui se laissent payer par des incompétents pour saborder l’image des personnalités ; je ne veux pas être un modèle pour cette jeunesse volontairement en rupture sociale et qui ne veut pas s’accrocher aux valeurs traditionnelles mais qui n’a rien compris des valeurs occidentales. Je ne veux pas être un modèle pour tous ces homophobes qui se disputent avec les femmes pour l’amour d’un homme ; je ne veux pas être aimée par ces misogynes qui détestent toutes les femmes lumière…
Je ne souhaite pas que ces catégories prononcent mon nom, qu’ils lisent mes livres de peur qu’ils ne les souillent.
Des millions de jeunes m’aiment et m’admirent à travers le monde. Ils étudient mes oeuvres ! Cette reconnaissance me suffit amplement… Je ne souhaite pas être admirée par des pustules posées dans toute l’amplitude de leur laideur sur la face du monde.
Je ne souhaite pas être un modèle pour des vieux, qui parce qu’en échec, en deviennent aigris et méchants
Je ne souhaite pas croiser cette pourriture véritablement putride ! Qu’elle ne s’approche pas d’une salle où je me trouve. Qu’ils sachent enfin que je les méprise plus qu’ils ne me détestent !
Retiens enfin mon Wilson que si d’aventure tu plaisais à tout le monde, cela signifierait que tu as raté ta vie, car seuls les médiocres font l’unanimité…
Et cette phrase : elle n’est pas un modèle pour la jeunesse, je l’entends depuis plus de trente ans, sans que ceci n’empêche cela que je sois la romancière la plus célèbre de notre Afrique francophone ! Cherche l’erreur mon Meinrad ».