Au terme de l’audience portant sur les revendications relatives aux rejets d’Elecam, le Rdpc au pouvoir sera absent dans les régions de l’Adamaoua et de l’Ouest.
La Cour Suprême a donné un nouveau ton aux élections sénatoriales du 14 avril prochain, à l’issue de l’audience qui a porté sur les contestations relatives au rejet par Elections Cameroon (ELECAM) de certaines listes de candidature sur les quarantes soumis à son attention initialement. Sur les 23 listes rejetées, certains comme le FNSC du ministre Tchiroma de la communication ont jeté l’éponge. Fait intéressant, deux nouvelles zones de compétition se sont ouvertes, notamment dans l’Adamaoua et dans la région de l’Ouest. Au final donc, ce sont trois régions qui sont désormais ouvertes pour les sénateurs de l’opposition et avec des certitudes pour 14 places de sénateurs garanties pour l’opposition. Autre certitude, seul quatres partis vont concourir à ces sénatoriales, à savoir le RDPC, le SDF de John Fru Ndi, l’UDC de Ndam Njoya et l’UNDP de Bello Bouba Maigari. La région du nord-ouest où le chairman John Fru Ndi du SDF conduit la liste reste la « zone de bataille » de ces sénatoriales. Le raz de marée qui était envisagé au profit du RDPC parlant de ces sénatoriales semble donc évitable, dans la mesure où une victoire du SDF dans le nord-ouest et la désignation par le président Biya des représentants de l’opposition pourraient faire monter le nombre des représentants de l’opposition de plus de 21 sur 100. La vraie question est de savoir si Paul Biya qui détient les meilleures cartes dans la construction du premier Sénat camerounais, permettra à l’opposition d’atteindre la majorité de blocage et de proposition du tiers requis.
Très critiqué à son annonce par l’opposition, le nouveau scénario des sénatoriales est riche d’expérience et d’apprentissage. Dans l’Adamaoua et la région de l’Ouest, des conseillers municipaux RDPC seront appelés à voter pour des candidats d’un parti différent du leur. L’autre inconnue de cette situation est celle de savoir si des militants du RDPC voteront blanc, ou alors auront la consigne de la hiérarchie du parti de choisir quelqu’un, en l’occurrence, l’UNDP qui est un allié et dont l’obédience est plus proche de la région du nord. Au-delà du casse-tête, la grande question de la réaction des militants RDPC de l’ouest se pose. L’UDC de Ndam Njoya devra convaincre les militants d’un parti qu’il a jusqu’ici fermement combattus Plusieurs d’entre eux sont déjà frustrés du fait que leurs candidats ne soient pas retenus par la commission d’investiture de leur parti. Aujourd’hui qu’aucun militant RDPC originaire de la région ne sera candidat, le président Biya devra jouer serré dans la distribution des 30 tickets en sa disposition. Si le principe de la proportion régionale s’applique, la bataille entre élites RDPC de l’ouest risque d’être encore plus dure.
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