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Cameroun : 5 ans après, que devient le projet TNT annoncé par Issa Tchiroma Bakary ?

Souvenez-vous. C’était exactement, le 14 juillet 2015. Issa Tchiroma, alors respectivement ministre de la Communication, vice-président du Comité national de pilotage de la migration de l’analogique au numérique, et PCA de la Cameroon Radio Television, annonçait à grand renfort de publicité, le basculement du Cameroun à la Télévision numérique terrestre. Cinq ans plus tard, qu’en est-il réellement ?

Issa Tchiroma Bakary (c) Droits réservés 

En effet, la mise en œuvre du projet de basculement de l’analogique au numérique au Cameroun avait été instruit par le président de la République en 2009, trois ans après l’accord de Genève de 2006, signé à l’initiative de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Issa Tchiroma Bakary avait indiqué en 2015 dans une de ses communications que 1 000 ménages de Douala et Yaoundé étaient concernés par cette phase technique au terme de laquelle les décodeurs destinés aux téléviseurs analogiques devaient être mis en vente à un prix suffisamment accessible aux populations.

Phase d’expérimentation

En tout, 12 chaînes dont huit nationales (Crtv, Canal 2 International, Équinoxe Tv, Vision 4, Stv, Ltm, Dbs et Camnews 24) et quatre étrangères (France 24, Bbc World News, TV5 Monde Afrique et Tiji) constituaient le bouquet Cam-Dtv, extensible à une trentaine de chaînes. L’ancien Mincom avait également donné un délai de deux ans pour que les huit autres chefs-lieux de régions soient couverts par la TNT. Cette migration de l’analogique au numérique incluait aussi la réhabilitation de la CRTV qui disposait depuis plusieurs années d’un outil obsolète, pour un coût global de 110 milliards de FCFA.

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Le basculement devait permettre à la CRTV de créer cinq chaînes thématiques. À ce jour, seul Crtv News et Crtv Sports diffusent effectivement. Du matériel de pointe avait pourtant été acquis, notamment de nouveaux émetteurs installés à Yaoundé et Douala en plus de celui de Camtel, utilisé dans la phase pilote, une demi-douzaine de cars de production dotée de 20 et 12 caméras.

Coupe d’Afrique des nations

À ce jour, le matériel de dernière génération qui a fait ses preuves lors de la Can féminine organisée au Cameroun en novembre et décembre 2016 est sous-utilisé, avec tout ce que cela comporte comme risques d’amortissement. Si le coût global des équipements acquis pour le compte de la Crtv n’a jamais été communiqué officiellement, il faut relever que le gouvernement n’a pas mis entièrement à disposition les fonds nécessaires pour l’opérationnalisation de la TNT dans le pays.

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Sur le terrain, cinq ans après, le bouquet Cam-Dtv, distribué par le ministère de la Communication à certaines administrations publiques et privées lors du lancement, a non seulement gardé le nombre de chaînes de départ, mais il est crypté en permanence.

D’après le journal EcoMatin, e Comité national de pilotage de ce projet, présidé par le Premier ministre est « en hibernation depuis l’arrivée de Joseph Dion Ngute à l’immeuble Etoile ».

Rappelons que les pays africains avaient jusqu’au 17 juin 2015 pour s’arrimer à cette technologie qui offre une plus grande ouverture au marché et surtout qui booste les capacités de production en termes de chaînes à diffuser. « Grâce à cette technologie, l’on économisera à terme plus de 100 milliards de FCFA », avait proclamé l’ex-ministre de la Communication, lors d’une conférence de presse, en juin 2015 à Douala.


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