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Cameroun :  7 entrepreneurs évaluent leur business au moment où le coronavirus tire vers sa fin

Business cam

Ils se sont exprimés dans le magazine mensuel du journal Investir au Cameroun, parution de septembre 2020.

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Les 7 entrepreneurs-Lebledparle.com

Déclarée au Cameroun le 6 mars 2020, la pandémie du coronavirus tire vers sa fin à en croire les chiffres communiqués par le ministère de la Santé publique.

Dans les colonnes d’Investir au Cameroun, des investisseurs se prononcent sur les conséquences de la maladie qui a fait plusieurs victimes dans le monde.

Si pour certains elle a été aune aubaine pour booster les revenus, tel n’est pas le cas pour d’autres.

Thomas Crabett

Pour Thomas Crabett, directeur général de BIA Cameroun, : « La réalité prouve que la résilience n’est pas un vain mot au Cameroun. C’est un état d’esprit qui y est très fort. L’opérateur économique camerounais met parfois le genou à terre, mais il se relève. C’est quelque chose qui m’a profondément marqué. Pour BIA, cela prouve qu’on ne s’est pas trompé en voulant faire du Cameroun le hub pour l’Afrique centrale. Le deuxième point qui est presque une leçon de vie, qui peut être général, mais qui s’applique aussi aux êtres humains, c’est la fragilité de la vie et des choses, des liens et de nos familles. La Covid-19 a remis en place les valeurs et je me réjouis de le dire. Le premier message qu’on a reçu de Vincent BIA, notre PDG, est : ‘’Prenez soin de vous ‘’. C’est quelque chose qui est assez remarquable et nos équipes l’ont ressenti ici. Nous sommes sortis ébranlés de cette pandémie, mais en même temps renforcés. Il y a eu du mal économiquement, c’est vrai, mais il y a aussi eu du bien en termes de renforcement des relations humaines », soutient l’homme d’affaires.

Sammy Ekambi

Quant à Sammy Ekambi, SG d’Attijari Securities Central Africa, : « Nous avons craint, au début de la pandémie, que plusieurs clients reprennent leurs épargnes et sortent des portefeuilles d’investissement pour se donner des moyens de consommer, dans la mesure où tout le monde disait que l’argent se ferait rare. Sur ce volet, nous notons que l’impact a été moindre. Peu de particuliers ont renoncé à leurs parts dans les organismes collectifs de placement des valeurs mobilières (OPCVM). Les sorties de portefeuille que nous avons notées, de notre point de vue, se seraient effectuées avec ou sans la Covid-19. Par contre, on a ressenti beaucoup d’activité avec les entreprises. Du fait du manque de trésorerie, tout ce qu’elles avaient placé, il fallait qu’elles les récupèrent pour répondre à leurs besoins de trésorerie durant cette période de crise où les revenus attendus étaient soit très faibles, soit inexistants dans certains cas. Il a donc fallu que les entreprises piochent dans la trésorerie placée, c’est-à-dire chez nous en titres ou sur les OPCVM, pour gérer le quotidien », explique-t-il à Investir au Cameroun.

Ludovic Minoue

Par ailleurs, relève Ludovic Minoue, exportateur de fruits séchés : « Nous avons été impactés à trois niveaux. Le premier niveau est celui de la trésorerie, car nos revenus ont baissé. Le deuxième impact a été la fermeture des frontières. Si les frontières sont fermées, on ne peut pas livrer, dont on n’est pas payé. Le troisième impact c’est qu’on a dû réduire les effectifs, arrêter le travail à certains moments et c’est tombé véritablement au pire des moments. La campagne mangue, qui se déroule entre le mois de mars et juillet, est la meilleure période pour nous. C’est la moitié de notre chiffre d’affaires habituellement et c’est le produit qui est le plus demandé. Du coup, ça nous a complètement déstabilisés. Ce dont on s’est rendu compte c’est qu’il faut toujours avoir un autre pied sur lequel on peut tenir, de sorte à pouvoir mieux résister lorsqu’on a ce type de situation en vendant localement. On y pensait depuis, mais là nous sommes contraints de revoir tout le timing que nous avons mis en place pour développer quelque chose au niveau local et avoir des clients qui nous permettent de ne pas être uniquement soutenus par les exportations », fait savoir l’entrepreneure.

Salamatou Bantse

Salamatou Bantse, DG de Pomme Rouge tire plutôt des leçons de la pandémie : « Ce que la Covid-19 nous a appris, c’est que nous vivons dans un environnement fragile. Nous avions déjà en notre sein une politique de respect des normes de qualité, hygiène, santé et environnement. Mais, nous les appliquions davantage comme une norme de prestation de service. Aujourd’hui, nous réalisons que cela fait partie intégrante de nos logiques et politiques d’intervention. Après ce sont des processus qui sont lourds à mettre en œuvre par des PME comme les nôtres, et il est très important que nos efforts soient récompensés par un État qui, tout au moins, est garant de ce que nous serons payés dans des délais raisonnables. Le plus difficile pour nous n’a pas été de nous adapter, mais de le faire en même temps que nous gérions des problèmes déjà existants », retient-elle.

Hervé Nana

Ce n’est donc pas le secteur des débits de boissons qui est épargné : « Le Coronavirus a pénalisé beaucoup d’entre nous, surtout ceux qui avaient pris des crédits bancaires pour relancer leur activité. Et vous savez justement qu’au cours du mois de mars, la période où on payait les impôts, certains avaient déjà fait leur déclaration et renouvelé leurs dossiers fiscaux. Lorsqu’est survenue la période de confinement, cela nous a fortement pénalisés. Dans la région du Littoral, nous avons en moyenne 3000 débits de boissons connus officiellement. Mais, la meilleure leçon que nous avons apprise c’est de toujours mettre l’hygiène en première ligne. Il faut se laver les mains, respecter les mesures barrières et ça revient au respect des règles élémentaires d’hygiène. Nous disons aujourd’hui à nos membres : « si vous n’avez pas un point de vente propre et hygiénique, vous aurez toujours des problèmes parce qu’après la Covid-19, on aura d’autres maladies comme le choléra qui sévit à Douala, par exemple », conseille Hervé Nana, président syndicat des débits de boissons du Littoral.

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Ines Mayagi

La jeune entrepreneure Ines Mayagi tire plutôt grand avantage de la covid-19 : « Pour certains, la Covid-19 a été assez négative. Mais pour d’autres, c’est une opportunité. Si on prend par exemple le domaine de la santé, il y’a eu beaucoup d’innovations dans ce sens-là. En ce qui me concerne, je dirai qu’avec la pandémie, on s’est rendu compte qu’il était important de bien renforcer son système immunitaire et donc qu’il fallait bien s’alimenter. Dans mon activité, je dirai que je viens résoudre le problème d’avoir une alimentation plus saine en permettant à des personnes de consommer de vrais jus de fruits naturels, faits sans ingrédients chimiques. La requête que je pourrai faire au gouvernement c’est de soutenir financièrement les entrepreneurs. C’est vrai qu’il y’a déjà plusieurs initiatives dans ce sens-là, mais ce serait plus intéressant de rassurer les entrepreneurs et de les accompagner financièrement, afin qu’ils soient plus prêts à répondre efficacement à des situations de catastrophes comme la pandémie actuelle », avoue-t-elel dans les colonnes d’Investir au Cameroun.

Aurélie Chazai

Sur toute la ligne, l’avocate d’affaires Aurélie Chazai a observé un grand impact imposé par le coronavirus : « Le principal impact de la Covid-19 c’est que nous avons assisté à une recrudescence de nos activités, parce que nous devions accompagner nos clients sur la gestion des impacts de la pandémie. On relève trois ordres d’intervention. Dans un premier temps, on a accompagné beaucoup d’entreprises sur le plan de la gestion sociale. Cette pandémie a eu un impact sur les effectifs des entreprises. Il y a eu des mises en place des chômages techniques qu’il a fallu gérer, tout comme l’organisation du télétravail. Tout ceci a constitué des choses pour lesquelles il fallait consulter un avocat pour savoir comment organiser cela de manière efficace. Le deuxième aspect a concerné la gestion des contrats commerciaux. Beaucoup de clients ont été en incapacité d’exécuter leurs engagements contractuels. II fallait donc les accompagner pour négocier comment aménager leurs relations avec leurs clients ou leurs fournisseurs. Enfin, il y a eu un accompagnement sur le plan financier. Il y avait un impact sur les encours bancaires ou les contrats de prêts qu’il fallait gérer, pour obtenir des sortes de moratoires et d’exemptions de remboursement de crédits », a-t-elle argumenté.


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