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Cameroun : À Yaoundé la petite monnaie se vend désormais

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Difficile de nos jours de « casser » gratuitement un billet de banque. Le change se fait moyennant un certain pourcentage du montant concerné. Enquête !

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A Yaoundé, faire la monnaie est devenu un bon filon pour se faire du « beurre ». 200 FCFA, c’est la somme à débourser pour espérer obtenir la monnaie de 10 000 FCFA et 100 FCFA la somme à débourser pour obtenir la monnaie de 5000 FCFA. Le phénomène de vente de la petite monnaie est grandissant de part et d’autre de la cité capitale. Que ce soit dans les stations-services, les grandes surfaces, et autres lieux d’échanges, on retrouve toujours à proximité un individu qui a fait de cette activité son gagne-pain, parfois en complicité avec les gérants et caissiers, qui orientent les usagers vers lui lorsqu’il se pose un problème de monnaie. Cédric Assomo fait partie de cette classe de commerçant de l’argent. Ce « call-boxeur » installé au lieudit chapelle Obili s’est également lancé dans le business de la monnaie. « Il y’a des personnes qui viennent chaque matin me ravitailler. Moi-même j’achète au fournisseur la petite monnaie de 10 000 FCFA à 75 FCFA et 5000 FCFA à 50 FCFA ». En retour Cédric Assomo empoche entre 25 FCFA et 50 FCFA de bénéfice par transaction. « Cette activité me procure un gain journalier d’environ 2 000 FCFA, ce qui me permet de m’occuper aisément de ma famille », affirme-t-il le sourire aux lèvres.

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Non loin de là au lieu-dit « château » à Ngoa-Ekélé, Thierry Donfack, vendeur ambulant, posté à l’entrée du campus de l’université de Yaoundé I, fait dans le change depuis cinq ans après avoir détecté que la filière était porteuse d’opportunités. « Je me suis rendu compte que les taximen, les vendeurs ambulants, les gérants de snack-bar et autres commerçants avaient beaucoup de problème de monnaie. J’obtiens la monnaie en vendant ma propre marchandise », souligne-t-il. Eugène Ngozeka, la quarantaine sonnée est au marché Melen. Sa spécialité, vendre les pièces de 25, 50, et 100 FCFA. Il avoue que par jour, il peut se faire un bénéfice de 5 000 FCFA.

Les stations-services ne sont pas à la traine dans cette activité même si les gérants prétendent n’être pas au courant d’une telle pratique. «Lorsque vous êtes usagers, les pompistes font des retenues de 50 FCFA pour 5000 FCFA et 100 FCFA pour 10 000 FCFA sur votre argent. Les taximen par contre ne rencontrent pas les mêmes difficultés. Le change d’argent est gratuit pour eux puisqu’ils sont des clients réguliers qui fournissent parfois des pièces sans exiger de contrepartie », affirme Josué Mfomo, vendeur d’ananas  près d’une station-service. Les pompistes rencontrés affirment cependant que ce sont les usagers qui décident de leur offrir quelques pièces d’argent en guise de remerciement. « Quand nous avons la monnaie, nous donnons à ceux qui en ont besoin. Parfois d’aucuns décident d’être reconnaissants à notre endroit. Nous n’exigeons rien à qui que ce soit, contrairement à ce que disent certaines personnes. Vous savez, prendre la commission d’un usager est un acte répréhensible car constituant la corruption », souligne un pompiste ayant souhaité garder l’anonymat. Mais tout compte fait,  l’activité est monnaie courante et nourrit bien son homme.

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© Hervé FOPA, Quotidien de l’Economie


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