Le président camerounais Paul Biya a annoncé mardi la convocation fin septembre d’un « grand dialogue national ». Me Akere Tabeng Muna, ancien Batonnier et allié de Maurice Kamto, lors de la dernière élection présidentielle s’est exprimé ce jeudi 12 septembre 2019 sur cette annonce du dialogue national. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte du fils Salomon Tandem Muna.
MOUVEMENT NOW !
VERS UNE NOUVELLE REPUBLIQUE
Grand Dialogue National
J’ai écouté attentivement le discours que le Président de la République a prononcé le 10 septembre 2019. Je salue la convocation de ce qui est décrit comme devant être « Un Grand Dialogue National majeur ». Dès 2016, autant dans mes écrits que dans mes déclarations publiques et discours, j’ai toujours insisté sur le fait qu’il était important pour nous de nous parler les yeux dans les yeux.
A la question de savoir, avec qui parler ? J’ai toujours indiqué que les débats à l’Assemblée nationale et au Sénat avec auditions publiques pouvaient être un bon départ. Hélas cette option n’a pas été choisie. Voilà pourquoi, tout ce que je retiens du discours du Président de la République, c’est le fait qu’un Grand Dialogue National est enfin convoqué pour la fin de ce mois de septembre.
Nous voici donc plus de trois ans après, avec plus de 2 000 morts, plus de 200 villages incendiés et plusieurs milliers de personnes blessées et handicapées, 650 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus de 50 000 réfugiés au Nigéria voisin et dans d’autres pays, et surtout près de quatre années sans école pour des centaines de milliers de nos jeunes enfants. Ce à quoi il faudrait ajouter l’augmentation spectaculaire de la prostitution des filles mineures et un accroissement drastique du nombre de grossesses précoces recensées. À tous ces malheurs, vient s’ajouter la détresse de milliers de personnes emprisonnées dans de nombreuses villes de notre pays.
En vérité, c’est toute la nation camerounaise qui est désormais disloquée. Je réitère donc avec force ma recommandation à tous ceux qui seront invités au Dialogue d’y participer effectivement car, le seul point à l’ordre du jour de cette grande rencontre sera l’avenir de notre pays.
Ce Dialogue doit être inclusif, sachant qu’il incombera au gouvernement de veiller à ce que toutes les séances soient retransmises en direct pour garantir la participation de toute la nation à l’événement. Je lance par conséquent un appel aux membres de la société civile, aux syndicats et aux partis politiques de l’opposition pour que nous nous rencontrions à brève échéance, afin de fédérer nos positions. Notre avenir est entre nos mains et le dialogue national est le meilleur moment pour nous en approprier.
Akere. T. Muna