À cause de la pandémie de la Covid-19 les responsables de l’UE et de l’espace Schengen ont décidé de ne pas ouvrir leurs frontières avec le Cameroun. Cette décision est mal accueillie par l’honorable François Biba du PCRN qui souhaite que les Chefs d’Etats concernés par cette mesure et leurs pairs ripostent de la même manière.
« Face à cette situation alambiquée, nous interpellons le gouvernement camerounais, ainsi que tous les États de la zone CEMAC et de L’Union Africaine à se lever d’une seule voix et à renvoyer l’ascenseur aux pays de L’UE et de la zone SCHENGEN », écrit le député de la Nation.
Son homologue du parlement Joshua Osih pense également la même chose. « En tant que Député de la Nation, j’en appelle au Président de la République de prendre ses responsabilités aux fins d’acter ou de faire acter le sacro-saint principe diplomatique de réciprocité vis-à-vis des pays de l’espace Schengen. Le Président de la République doit de ce fait prendre ses responsabilités et imposer notre souveraineté », écrit le vice-président du SDF.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune des deux honorables.
Le Cameroun interdit dans l’Union Européenne et l’espace Schengen
Le 15 juin 2020, La France ainsi que tous les pays de l’Union Européenne et de l’espace SCHENGEN ont ouvert leurs frontières à l’intérieur de la zone.
Cette ouverture sera étendue le 1er juillet 2020, aux frontières extérieures. Mais, sa particularité est qu’elle ne concerne pas tous les pays.
En effet, l’on se retrouve face à une ouverture sélective, j’ai même envie de dire attentatoire.
D’après une déclaration des autorités françaises, l’ouverture « s’effectuera de façon progressive et différenciée selon la situation sanitaire des différents pays tiers, et conformément aux modalités qui auront été arrêtées au niveau européen d’ici là ».
Nous voulons nous insurger avec véhémence face à « La fermeture des frontières pour certaines catégories de voyageurs », formule employée par les européens. Assurément, ces limitations pourraient s’interpréter comme une forme de discrimination basée sur la nationalité d’un individu.
A ce jour, uniquement 15 pays sont autorisés à pénétrer les frontières Schengen et UE, parmi lesquels ne figure pas le Cameroun.
Nous comprenons par-là que le Cameroun est considéré comme un pays à haut risque, d’où pourraient venir d’éventuels cas de contagion à la COVID-19.
Nous qualifions cette décision d’arbitraire et injuste vis-à-vis de notre pays, car nous sommes sans ignorer que le 1er cas de COVID-19 enregistré au CAMEROUN était un ressortissant français.
De plus, en scrutant la liste de près, 2 points attirent notre attention:
1) les cas de l’Algérie et du Maroc, pays figurant dans la liste des 15.
Avec environ 305 nouveaux cas de contamination par jour, l’Algérie reste à ce jour le pays le plus touché du Maghreb, avec au total 12 685 cas positifs au coronavirus et 885 décès. Les statistiques COVID-19 au CAMEROUN sont moins alarmantes.
Que fait-on donc de la condition qui voudrait que l’accès soit accordé en fonction des cas de contagion à la journée?
Sans toutefois omettre le fouillis qui règne au milieu de toute cette mise en scène diplomatique. Tandis que l’Europe lui ouvre ses frontières, le chef de l’Etat algérien A. TEBBOUNE ordonne le « maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes jusqu’à ce que Dieu nous libère de ce fléau ».
2) Après lecture de la liste des pays autorisés, il ressort que le privilège a été accordé aux pays dont ils tirent un bénéfice certain pour leur économie. Nous devons ainsi comprendre que malgré nos ressources par eux exploitées et même pillées, nous ne sommes pas considérés comme un maillon fort de leur économie. D’ailleurs nous ne sommes rien du tout au vu du traitement que nous subissons de part leurs textes à l’immigration et l’intégration qui ne nous sont pas favorables. Nous devons sortir de notre torpeur et impulser un changement radical à ce colonialisme des temps modernes.
Face à cette situation alambiquée, nous interpellons le gouvernement camerounais, ainsi que tous les États de la zone CEMAC et de L’Union Africaine à se lever d’une seule voix et à renvoyer l’ascenseur aux pays de L’UE et de la zone SCHENGEN.
Non seulement quant à l’ouverture de nos frontières si cette liste controversée était confirmée, mais également, si cela était avéré, à l’obligation de dépistage et de vaccin pour tout ressortissant étranger en provenance de ces pays.
L’heure est venue pour nous de prendre notre destin en main et de nous faire entendre.
Honorable François BIBA
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Déclaration de l’Honorable Joshua Osih, premier vice-président du SDF
Les pays membres de l’espace Schengen viennent de décider que les ressortissants de certains pays sont interdits d’entrer sur leur territoire. Tout en mentionnant que tous les 15 jours, cette liste pourrait être actualisée. C’est leur droit le plus absolu de s’isoler ou de discriminer les ressortissants des pays pouvant se rendre sur leur territoire au motif qu’ils risquent, d’après eux, d’apporter une nouvelle vague de contamination du COVID19.
Le Cameroun, si l’on s’en tient à cette liste, en fait partie. Ce qui veut clairement signifier qu’aucun compatriote même avec un visa ne peut, jusqu’à nouvel ordre, entrer dans un des pays de l’espace Schengen.
En vertu du principe sacro-saint de réciprocité, *aucun ressortissant des pays de l’espace Schengen ne doit également être autorisé d’entrer au Cameroun durant cette période d’interdiction, quel que soit son statut diplomatique ou sanitaire.*
Nous ne pouvons pas être victimes d’un virus *venant de l’espace Schengen* et en payer le prix. Plus grave, ces pays se permettent de s’ériger en donneurs de leçons alors qu’ils auraient pu humblement se mettre en synergie avec nos différents acteurs locaux pour mieux gérer la crise du Covid19 afin de sauver des vies dans l’espace Schengen et au Cameroun. C’est inacceptable.
En tant que Député de la Nation, j’en appelle au Président de la République de prendre ses responsabilités aux fins d’acter ou de faire acter le sacro-saint principe diplomatique de réciprocité vis-à-vis des pays de l’espace Schengen. Le Président de la République doit de ce fait prendre ses responsabilités et imposer notre souveraineté.
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