Dans son rapport du 27 juillet 2020 dont Lebledparle a eu une copie, l’ONG pointe un doigt accusateur sur les combattants séparatistes se réclamant de l’État d’Ambazonie. Elle les accuse d’avoir commis récemment certaines exactions.
Human Rights Watch a décidé d’emboiter le pas à l’ONU qui a menacé d’inscrire les mouvements séparatistes dans la liste des organisations terroristes si ces derniers ne s’arrimaient pas au respect des droits de l’homme et au cessez-le-feu, pour permettre aux populations des deux régions anglophones de se soigner contre la covid-19.
L’ONG qui jusqu’ici ne brillait que par ses rapports à l’encontre du gouvernement et des forces armées camerounaises, vient là de tirer à balles réelles sur les milices qui sèment la terreur dans la partie anglophone du pays.
D’après Human Rights Watch, malgré les pourparlers entamés avec l’ordre gouvernant, les combattants séparatistes se sont rendus coupables d’atrocités telles que l’assassinat de six civils, d’un enseignant et des travailleurs humanitaires.
Dans son rapport, l’ONG fait savoir qu’en date du 16 mai 2020, des sécessionnistes armés ont abattu un homme d’affaires devant son magasin situé au quartier Azire dans la ville de Bamenda ; l’homme était alors âgé de 48 ans. Les séparatistes l’accusaient de collaboration avec les forces de défense.
En plus d’assassiner les personnes qu’ils considèrent comme des indics des forces de sécurité, les combattants ambazoniens s’illustrent aussi par des actes de chantage sur les populations. C’est le cas des « Red Dragons », qui déposent dans des ménages à Mamfe, des notes exigeant aux propriétaires de verser la somme de 15 000 francs CFA pour acheter des munitions.
Le rapport rendu par Human Rights Watch fait par ailleurs mention du cas de l’enlèvement et de la torture d’un travailleur humanitaire dans la ville de Bali (Nord – Ouest) en date du 6 juillet 2020. Il s’agissait d’un agent de santé communautaire qui travaillait pour Médecins Sans Frontières dans le sud-ouest. Les sécessionnistes l’accusaient de collaborer avec les forces de sécurité.
En plus des exactions commises sur les personnes civiles, le rapport dressé par le directeur Afrique centrale de Human Rights Watch Lewis Mudge fait également mention des attaques subies par les patrouilles militaires, policières et de gendarmerie ainsi que les assassinats sur les hommes en tenue.
Lewis Mudge renouvelle l’appel de l’ONG à l’application des sanctions contre les milices séparatistes coupables des atrocités dans la zone anglophone.