Administrateur civil, ce fonctionnaire de plus de 27 ans de carrière est depuis hier devant le jury implacable des réseaux sociaux, qui s’étonne de sa richesse.
Les voisins d’Antoine Félix Samba à Nkolondom parlent d’un homme pieux, qu’ils voient de temps en temps, et qui se livre quelquefois à des actes de générosité vis-à-vis des centaines de personnes qui viennent lui soumettre leurs problèmes de vie. Celui qui était jusqu’en mars dernier directeur général du Budget du ministère des Finances est en réalité un homme discret, comme ne le laisse pas voir sa superbe demeure qui marque ses visiteurs. C’est aussi un fonctionnaire de carrière qui occupe son premier poste au ministère de la Fonction publique. Il venait à peine de sortir de l’Enam dont il est lauréat en 1989. Au ministère de la Fonction publique, il est dévolu au traitement des dossiers d’intégration à la sous-direction du personnel. Dès 1990, il est affecté au secrétariat d’Etat à la sécurité intérieure, nom qui fut donné un temps à la délégation générale à la Sûreté nationale.
(DGSN). Sa biographie officielle sur le site du ministère des Finances indique que : « En 1999, il est nommé directeur des affaires générales au ministère des Transports. Quatre ans plus tard, il est promu conseiller technique n° 2 en 2005 au sein du même ministère. Il passera plus tard directeur des Affaires générales au ministère des Mines et maire de Minta avant d’occuper ses fonctions actuelles. Antoine Félix Samba est Chevalier de l’Ordre national de la valeur. » C’était à sa nomination comme directeur général du Budget du Minfi, poste qu’il a perdu en mars dernier pour être nommé inspecteur général du même ministère. Né en 1961, diplômé de l’Essec (Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales), Antoine Félix Samba présente une carrière somme toute ordinaire, qui ne le prédispose pas à l’enrichissement. A peine apparaît-il dans son curriculum vitae qu’il avait été, à 24 ans et bien avant son entrée à l’Enam, le chef du bureau de la comptabilité de la Sopecam, puis chef du service financier et comptable. Les quelques témoignages rassemblés indiquent que son séjour au secrétariat d’Etat à la sécurité inté- rieure lui a mis le pied à l’étrier des affaires et qu’il est aussi chef d’entreprise. D’autres évoquent sa fibre agricole qui lui a permis de développer de vastes exploitations agricoles à Minta, sa ville d’origine. Mais il est bien moins connu sous cette casquette que sous la bannière de la Fonction publique et de son militantisme au sein du parti au pouvoir. C’est donc une épine que le pouvoir a dans le pied avec le buzz provoqué par les images et vidéos de la résidence d’Antoine Félix Samba à Yaoundé. Dans leur majorité, les internautes jugent scandaleux le luxe de la concession pour un fonctionnaire. D’autres, qui avancent des accusations d’enrichissement illicite, rappellent la nécessité pour le président de la République de mettre en œuvre l’article 66 de la Constitution qui oblige les gestionnaires publics à la déclaration des biens et avoirs. Et d’indiquer l’impuissance des organismes comme l’ANIF, la CONAC, le CONSUPE à lutter contre la corruption.
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