Dans une sortie ce 07 juin 2019, l’homme politique qui a apporté son soutien à Paul Biya lors des élections présidentielles du 07 octobre 2018, dit sa stupéfaction face aux privations des libertés à certains Camerounais, alors qu’il s’était appuyé notamment sur l’esprit démocratique de Paul Biya pour s’aligner derrière lui.
Dans sa sortie, l’homme politique tance d’abord les forces de l’ordre, au service du pouvoir de Yaoundé, d’être ceux trouble l’ordre public, en empêchant systématiquement les citoyens, notamment ceux du MRC, de jouir de leurs droits civiques. « En s’en prenant et en brutalisant les manifestants qui devraient bénéficier plutôt de leur encadrement, ce sont les forces de l’ordre qui en vérité troublent l’ ordre public. »
Il trace ainsi « un tableau onirique et kafkaïen de ce que fait endurer a ce peuple un régime qui au fil du temps semble s’enivrer de l’illusion de sa toute-puissance en s’ éloignant chaque jour davantage des normes et des pratiques communément admises en démocratie, dans un pays où nous avons cru avoir engagé le pays depuis 1997 dans la ‘’démocratie apaisée’’. »
Pourtant, affirme-t-il, « Lorsque quelque mois avant l’élection présidentielle d’Octobre 2018, nous avons décidé d’apporter notre soutien au candidat Paul Biya, c’était sur la foi et au constat que sous sa guidance, les dernières années avaient vu éclore des pratiques allant dans le sens d’un perfectionnement de la démocratie et du respect de l’esprit de tempérance, de respect des libertés fondamentales et de la dignité humaine des citoyens. »
Célestin Bedzigui constate aujourd’hui qu’il s’est trompé car, malgré la victoire de Paul Biya avec un plus de 71%, le pouvoir semble être très frileux. « Tel est le cas ce jour où force est malheureusement de s’interroger, depuis cette élection où pourtant le candidat que nous avons soutenu a obtenu un score plus qu’ honorable de 71% qui lui confère une légitimité incontestable, pourquoi ce régime manque tant d’ une assurance sereine. D’où vient cette fébrilité et cette frilosité qui semblent s’être emparées de l’ esprit de ceux-là qui ont la charge de la gestion des espaces d’ expression de la démocratie et de la loi dans notre pays sinon de l’exacerbation de certains de croire qu’ils sont au-dessus des lois et des autres citoyens??? », S’interroge-t-il.
Il pense que le temps est arrivé de dire « Non à cette dérive et à cette régression civique et à la violation permanente des droits constitutionnels » au moment où « Aujourd’ hui, jurant contre toutes les avancées obtenues jusque-là, le Cameroun semble être tombé entre les mains de sécurocrates à l’esprit imbibé du mépris du Droit et dont les actes et les décisions révèlent l’esprit d’un Etat-voyou et scélérat, en totale rupture avec l’esprit républicain au renforcement duquel nous sommes attelés depuis des années ».
En effet, Célestin Bedzigui fait partie des » opposants » qui ont 2018 ont apporté leur soutien à Paul Biya, lors de l’élection présidentielle. Mais, il constate amèrement que, entre janvier et juin 2019, on a assisté au Cameroun à près de 500 emprisonnements (parmi les quels un chef traditionnel comme lui) de personnes, particulièrement issues du parti politique de Maurice Kamto, qui ont devoir s’exprimer contre le pouvoir de Yaoundé, en investissant la rue. Des cas de tortures physiques et psychologiques sont également dénoncés au quotidien.