Le 27 avril cet ancien militant pour les libertés dans les années 90 a qualifié certains opposants actuels « d’opportunistes zélés. »
À l’occasion du 83ème anniversaire de la veuve de Mongo Beti le lundi 27 avril 2020, l’économiste Célestin Monga a rendu hommage à Odile Tobner Biyidi et a déploré le fait qu’elle n’est pas suffisamment ancrée dans l’histoire du Cameroun pourtant elle le mérité contrairement aux « opportunistes zélés ». « Odile Tobner-Biyidi, 83 ans ce jour, humaniste, femme-courage, veuve Mongo Beti. Dans 100 ans, quand les historiens du futur raconteront notre lutte, son nom sera en tête de liste—pas les opportunistes zélés qui prétendent aujourd’hui combattre les régimes qu’ils servaient hier », a-t-il écrit.
Le Tweet de Celestin Monga a mis en ébullition la toile. Et certaines personnes pensent que lui-même a diné à la table du régime gouvernant actuel de Yaoundé.
Économiste Camerounais, il est révélé au grand public par une lettre ouverte adressée aux autorités publiques, laquelle lettre lui vaut d’ailleurs des démêlés judiciaires en 1990.
Lebledparle vous propose de lire ce que Celestin Monga disait du système en août 2010
« Tout le monde semble pris en otage par des considérations alimentaires. La misère matérielle s’est transformée en misère affective et psychologique, au point que chaque petit fonctionnaire de quartier, surtout s’il croule sous le poids d’un titre officiel creux, se croit constamment obligés de s’humilier pour mériter la considération du “Grand Maître”. Ils ont beau être sanglés dans des costumes-cravates d’ailleurs mal coupés, ils sont en permanence complexés, apeurés, et apparaissent comme étant mentalement instables. Leurs agissements s’expliquent si on pense à ce qu’a été notre histoire politique violente, et au caractère de la société que nous avons construite. La méfiance et le soupçon dominent les relations sociales. Tout ce qui ne sort pas du moule “officiel” est perçu comme étant forcément menaçant.
Le désir de violence, le besoin d’horreur, le goût de l’humiliation, la complaisance dans l’indignité, constituent des traits dominants de notre caractère. Chacun a peur de son ombre et de la parole de l’autre, considérée a priori comme dangereuse. Ecouter l’autre, s’ouvrir à l’autre, c’est abdiquer et se déshonorer. C’est renoncer à sa propre virilité… Il y a donc une hostilité générale à la différence. Nos priorités s’énoncent souvent d’ailleurs à l’envers. La souffrance des vivants est ignorée et méprisée, mais leur mort est célébrée bruyamment. Le culte frénétique de la mort au détriment de la vie, les repas funèbres toujours fastueux, et l’agitation autour des cercueils, tout cela participe du désir de surmonter nos vies sordides et misérables. Dans ce marasme psychologique général, les hommes au pouvoir sont paradoxalement les plus vulnérables. Ils ont le plus à perdre et sont écrasés par leur mauvaise conscience ».