Malgré les mesures prises par les autorités, la vente du whisky en sachet au Cameroun continue de s’étendre aux yeux de ces mêmes autorités devenues quasiment impuissant face à ce phénomène.
En septembre 2014, les ministères de la Santé publique, du Commerce et celui en charge de l’Industrie ont signé un arrêté conjoint interdisant la vente de ces liqueurs nocives pour la santé. Cinq ans après, ces spiritueux se consomment allègrement. Ces liqueurs bon marché ne se vendent plus sous le manteau et pas seulement aux villageois. De Yaoundé à Douala, en passant par toutes les villes secondaires du pays, le produit se trouve dans toutes les boutiques des quartiers populeux et même les comptoirs de fortune sur les bords de route.
Un autre produit interdit qui fait aussi de la résistance est la vente d’eau en sachet. Cette eau d’une origine douteuse au prix raisonnable de 50 F CFA se commercialise devant les hôpitaux, les établissements scolaires et même des ministères, bref partout. Le business passe bien au point que des marques ont fleuri. Pourtant, se souvient-on, la commercialisation de ce produit avait été interdite le 25 mars 2011 par le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, dans sa zone compétente. Une étude du Centre Pasteur de Yaoundé, relevant la qualité impropre de cette eau à la consommation, avait d’ailleurs été relayée par le ministère de la Santé publique. Curieusement, malgré la mise en garde rien n’a changé huit ans après.
Et ce ne sont pas les seuls produits à avoir été interdit qui continuent à se vendre. La bataille contre les sachets en plastique, CD pornographiques et autres médicaments de la rue s’apparente désormais aussi à un serpent de mer. « La surveillance s’est relâchée. Les vendeurs de ces produits interdits ont commencé à venir tâter le terrain peu à peu, jusqu’à se réinstaller. Et depuis des mois, nous ne sommes pas inquiétés et donc nos activités se portent bien », confesse un vendeur de médicaments