A travers une publication sur Facebook le mercredi 23 septembre 2020, le consultant média David Eboutou propose une publication à ses lecteurs dans laquelle il apporte son soutien à son ami de lutte politique Olivier Bibou Nissack détenu en ce moment dans les locaux de la police judiciaire.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.
MON RÉVEIL EST LOURD CE MATIN À CAUSE DE LUI…
De nos vies publiques, peu de personnes qui nous découvrent sur les plateaux de télévision, de radios, ou qui lisent nos écrits sur Facebook sont à mille idées de connaitre nos trajectoires, nos Pedigree ou même nos réels curriculats aussi bien vitæ que studiorum.
Souvent, nous lisons des personnages cloîtrés derrière de faux profils ou encore des individus dont peu de choses dans la réelle vie vous aurait liées mais, qui de façon sentence, éructent leurs vomissures sur nos publications, indexant parfois nos vies, nos personnes et nos proches avec une telle violence amenant parfois nos entourages intimes qui lisent cela à se demander si nous avons des problèmes particuliers avec ces derniers.
Heureusement et, en ce qui me concerne, j’ai appris à faire la différence entre la vie publique et la vie privée. Ceux qui m’ont souvent voué aux pires gémonies pour mes positions politiques ou publiques allant parfois jusqu’à les comparer à certaines postures de mes amis membres actifs de certains partis politiques ont souvent pensé que , de nos divergences d’opinions , peuvent naître des divorces amicaux ou fraternels que Nenni!
Olivier Bibou Nissack est un ami d’enfance. Une amitié qui dure depuis près de vingt ans. Nous avons grandi dans un même quartier. Nous avons embrassé la vie publique à travers les médias presqu’au même moment. Sa défunte maman (paix à son âme) était la mienne aussi. Elle me reconnaissait au son de la voix à n’importe quelle heure quand je toquais à la porte de chez elle pour chercher Olivier. Je n’oublierai jamais cette nuit où j’ai reçu un coup de fil d’olivier, la voix sanglante m’annonçant la mort de sa maman. C’était terrible!!
Olivier a toujours été un brillant esprit. Passionné de culture. Rappeur dans une autre vie au Lycée Bilingue d’Essos, technicien professionnel d’images par la suite, il commence à se révéler dans une émission présentée par un certain Roger Kiyeck sur radio Amplitude FM qui animait une tranche politique qui rassemblait plusieurs acteurs politiques et de la société civile sous la dénomination de » Grand collège du Cameroun « .
Il sera débauché par Bernard Ndjonga de L’ACDIC qui en fera un de ses cadres dans ses bureaux de Yaoundé et de là, il contribue de temps en temps aux activités organisées par le leader du CPP KAH WALLA qu’il a toujours trouvé sympathique.
Quand, il est présenté au Professeur Maurice KAMTO qui lui fait la proposition d’en être son porte-parole, nous en parlons longuement avec une convergence d’idées en ce sens que cet homme représentait un peu le nouveau rêve camerounais pour le changement que nous rêvions depuis toujours.
Olivier Bibou Nissack portera et assumera très bien cette fonction en y donnant un substrat alléchant au point où, Afrik inform Awards, une initiative d’un autre jeune, Aristide Bounah, lui décernera le prix de meilleur porte-parole du Cameroun. Je l’y accompagnais d’ailleurs ce soir-là à l’hôtel Mont Febe aux côtés de sa tendre compagne.
Bibou est un démocrate dans l’âme. Il aime le jeu démocratique et y joue sa partition à fond. Il fait partie de cette génération qui n’a que la puissance du discours pour faire bouger les lignes. Il sait que par ce talent et cette fonction qu’il occupe au sein de cette formation politique de l’opposition, sa contribution est prépondérante pour espérer changer les choses dans le bon sens au Cameroun.
En apprenant son interpellation hier chez lui, j’ai immédiatement contacté plusieurs proches à nous, pour m’assurer de la véracité de l’information, ayant essayé en vain de le joindre à son numéro.
Tard dans la nuit, j’ai finalement eu la confirmation qu’il était détenu à la DRPJ de Yaoundé. Un lieu où j’ai été gardé à vue pendant 05 jours et dont je connais la puanteur infeste de ce qui sert de cellule. Cela m’a fendu le cœur de savoir qu’il y était !
En épilogue à ce témoignage, je fonde le vœu profond que cette semaine, les charges qui pèsent sur Bibou soient évacuées et qu’il rentre s’occuper de sa tendre épouse et de ses deux mignons gosses qui ont besoin de lui en ce moment…
Si nous sommes en démocratie comme on le dit, il faut laisser l’un des piliers important de celle-ci à savoir la liberté d’expression se faire jusqu’au bout. Jusqu’ici, Bibou n’a fait que profiter du jeu démocratique tel que défini par nos lois…Qu’est-ce qui justifie cette interpellation ?
Laissez-le rentrer chez lui!!
David Eboutou