Le président du Syndicat national des Journalistes du Cameroun a soutenu le 4 juin 2020 sur les antennes de la radio ABK que le webjournaliste Paul Chouta embastillé depuis plus d’un an ne saurait bénéficier du soutien du syndicat qu’il dirige pour avoir qualifié ce dernier de « nul ».
Invité de Luc Ngatcha pour donner la position du SNJC sur le cas du journaliste Samuel Wazizi, torturé et tué par des hommes inconnus, Denis Nkwebo en a profité pour revenir sur la situation de certains écroués en prison.
Le cas de Samuel Wazizi et le rôle du SNJC
Selon l’ancien journaliste au journal Le Jour, le SNJC est mobilisé depuis l’arrestation de Samuel WAZIZI : « Six membres du SNJC ont rencontré les enquêteurs et le commissariat. Le syndicat est resté en contact avec Samuel. À notre dernière conversation, il nous a dit craindre pour sa vie. Par la suite nous n’avons plus eu de retour officiel jusqu’à son décès. Avec toute l’émotion soulevée par la nouvelle de la mort de Wazizi, nous avons essayé de calmer les tensions. Nous avons mis sur pied le collectif Justice For Wazizi. Aujourd’hui le gouvernement a le temps de réagir sur cette affaire, nous donnons le temps à ce dernier de répondre aux questions essentielles : où est le corps de Wazizi? Comment est-il mort ? Dans quelles conditions ? », explique-t-il.
Cependant, Dénis Nkwebo appelle tous les journalistes a adhérer à des organisations capables de défendre leurs droits : « Les journalistes ne doivent pas attendre d’avoir des ennuis pour se dire qu’un syndicat existe. Il faut que tous les journalistes adhèrent à des organisations professionnelles pour bénéficier de formation et d’encadrement. Un syndicat est encadré par la loi. Cette loi ne donne pas la possibilité aux hommes de média de former un commando et de sortir de force un détenu. Si vous avez un problème judiciaire, ça ne concerne pas le syndicat. Il peut vous accompagner durant ce moment. Nous sommes comme des avocats pour nos membres, pas des juges. En Afrique nous sommes reconnus comme le syndicat qui défend le mieux les intérêts de nos journalistes. Nous réussissons parce que nous avons une démarche méthodique et respectueuse des lois ».
Le silence du SNJC sur l’affaire Paul Chouta
Dénis Nkwebo indique dans ce cas ci que, le webjournaliste a lui-même scellé son sort en dénigrant le syndicat lorsqu’il était en activité : « Pour le cas Paul Chouta, le SNJC ne peut réagir pour une personne qui a estimé sur les réseaux sociaux qu’il (le syndicat) est nul et ne sert à rien. Chaque journaliste doit se protéger lui-même en respectant son métier. Il faut respecter le public et sa dignité. Si vous ne le faites pas, le syndicat a le devoir de vous dénoncer », a-t-il indiqué.
Il conclut en dénonçant les abus dont sont victimes les hommes de presse au Cameroun : « Par rapport à la position du Cameroun au classement par rapport à la liberté de la presse, c’est à cause des abus et du non-respect de la presse dans notre pays. Il faut que les autorités comprennent que la presse n’est pas un adversaire. Notre position va grandir lorsque la franchise professionnelle sera respectée, lorsque la liberté de la presse sera considérée. Lorsque l’on arrachera plus les caméras des journalistes sur le terrain d’un reportage, lorsque les journalistes ne seront pas retenus 10 mois sans nouvelles ».