Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun ( SNJC) réagit après les déclarations de son confrère Ernest Obama sur le plateau de l’émission Tour d’horizon diffusée sur la chaine de télé Vision 4.
Tout part de la décision du tribunal militaire de Yaoundé qui a prononcé ce lundi 24 avril, une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans assortie d’une lourde amende de près de 56 millions de francs CFA à l’encontre du journaliste Ahmed Abba – le correspondant de RFI en haussa – pour non-dénonciation et blanchiment du produit d’un acte terroriste.
En réaction à cette décision du tribunal militaire camerounais, Dénis NKwebo le président du SNJC par ailleurs rédacteur en chef délégué pour le quotidien Le Jour, a vu une « volonté de criminaliser le métier de journaliste au Cameroun» de la part de l’Etat, dénonçant un climat de plus en plus difficile pour la presse au Cameroun au micro de RFI le mardi 25 avril. « Je pense que c’est une punition contre la presse », « La condamnation d’Ahmed Abba à dix ans d’emprisonnement ferme et à une forte amende est un message fort à l’endroit des journalistes qui osent encore exercer leur métier dans ce pays où on nous dit tous les jours qu’on est en situation de démocratie. On n’a pas encore compris comment cette accusation a pu prendre corps. », a t-il rajouté.
La sortie médiatique de Denis Nkwebo n’a pas échappé à son confrère Ernest Obama de Vision 4 par ailleurs Directeur de la télévision basée à Yaoundé Nsam. Dans le carde de cette émission Tour D’horizon orientée sur l’analyse libre des sujets d’actualité, le journaliste de vision 4 a fustigé la sortie de son confrère sur RFI. Ernest Obama, trouve les propos de Denis Nkwebo inacceptables et excessifs. « Qu’on me dise si en ce moment au Cameroun, il y a un journaliste en prison pour délit de presse. » dixit le présentateur de cette émission hebdomadaire diffusée dès 11h 30.
Courroucé par les propos du Directeur de Vison 4, le président du SNJC qui a fait de la lutte pour les intérêts des journalistes au Cameroun un défi, a réagi. « Tant qu’un seul journaliste sera menacé dans ce pays, vous trouverez le SNJC sur votre chemin. La peur a changé de camp », a annoncé le journaliste ce vendredi 28 avril », faisant au passage une révélation qui amuse quelques internautes sur les réseaux sociaux. « Il parait que Vision 4 a ordonné mon interpellation. Je suis au village. Je reviens en ville dimanche ( 30 avril, ndlr). Retrouvez-moi avec vos barbouzes. Je suis autant préparé que le camarade Ernest Ouandie », déclare t-il.