La plainte de dame Josepha Kiléba contre de hauts responsables du ministère des affaires sociales pour trafic d’enfants mineurs est en souffrance dans les services du procureur de la République près du tribunal de grande instance du Mfoundi depuis près de 4 ans.
Elle est péremptoire. Ses enfants ont été victimes d’un trafic orchestré par des responsables du ministère des Affaires sociales et quelques promoteurs de centres d’accueil d’enfants en détresse
. Josepha Kileba cite nommément le délégué régional des Affaires sociales pour le Littoral à l’époque des faits (courant 1997), la directrice du centre d’accueil pour enfants en détresse de Yaoundé et la directrice de la fondation Fact installée dans la capitale politique du Cameroun.
Malgré un cancer tenace qui la cloue sur un lit de l’hôpital Jamot de Yaoundé, cette femme âgée de 50 ans et mère célibataire de 5 enfants croit dure comme fer qu’elle retrouvera sa progéniture, subtilement « vendue » par des gens censées leur assurer une sécurité. La mésaventure commence lorsque cette pauvre dame est exclue de sa maison d’habitation par son bailleur, après le départ sans tambours ni trompettes de son époux, la laissant avec 4 enfants. Ne sachant où aller, elle sollicite l’encadrement de la directrice de la fondation Fact qui accepte volontiers de la caser, d’autant plus qu’elle porte un fœtus de plusieurs mois dans son sein, et est accompagné de son dernier bambin.
Mais après son accouchement, il lui est proposé par la directrice de ce centre d’accueil de céder ses deux enfants (Etoa Michel La victoire née le 26 juillet 1995 et Sanal Winnie Fergie née le 11 mai 1997) à un couple à la recherche d’enfants. Face à son refus, les ennuis commencent. « Après ma sortie de la maternité le 16 ami 1997, Mme le délégué régional des affaires sociales pour le Centre est allée placer le bébé au centre d’accueil. C’est à partir de ce jour que mon calvaire a commencé à la fondation. J’étais l’objet de toutes les persécutions avec mon autre enfant qui n’avait pas deux ans à l’époque. A un moment donné, mon autre enfant a été récupéré et placé au centre d’accueil d’Obobogo… Mais quelques temps après lorsque ma belle famille s’est engagée à me loger à Douala, je suis reparti pour récupérer mes enfants sans succès. Jusqu’aujourd’hui, je ne les ai jamais récupéré », explique-t-elle dans une correspondance signée le 20 septembre 2000, et adressée au ministre des affaires sociales. Malgré nos efforts, nous n’avons pas pu repérer les personnes indexées pas cette dame qui a constitué Me Mbog Mbog, avocat au barreau du Cameroun pour défendre ses intérêts le moment venu.
Marlyse SIBATCHEU